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la tradition, ne donnent, comme à l'Antiquaille, une base à cette conjec-
ture.
      D'autres grands personnages romains habitèrent notre ville d'une façon
plus constante ; ce furent tous les hauts dignitaires des Gaules et surtout le
gouverneur des trois provinces. D'abord Agrippa le créateur de nos quatre
magnifiques voies nationales, puis Drusus qui éleva le temple de Rome et
d'Auguste. Ses fils, Germanicus et l'empereur Claude, seraient nés dans le
 palais de l'Antiquaille, toujours d'après les vieux historiens lyonnais.
       N'oublions pas nos illustres martyrs. Une pieuse tradition, transmise
 par les Sœurs Visitandines de l'Antiquaille du xvir9 siècle, raconte que c'est
 dans une sorte de prison souterraine, encore visible aujourd'hui sous la
 cour du cloître, que furent enfermés saint Pothin, premier évêque de Lyon,
 et les quarante-huit chrétiens mis à mort avec lui en l'an 177. On voit, dans
 cette sorte de caveau, une excavation où saint Pothin aurait été muré vivant,
 et un crochet fixé à un pilier de pierre qui aurait servi à suspendre sainte
 Blandine. Un souterrain se dirigeant de ce caveau dans la direction de
 l'Amphithéâtre rend parfaitement plausible l'exactitude de cette croyance.
       Un de nos compatriotes, le Père Ménestrier, raconte que, de son
 temps, on a trouvé sur l'emplacement qui nous occupe, des restes de forges
 propres à fabriquer des monnaies. R. Emilius Buca aurait été propriétaire
 de cet atelier appelé Castellum Bucii.
       Si nous franchissons l'époque qui nous sépare de la décadence romai-
 ne, nous apprenons, toujours par nos vieux auteurs, que Sidoine Appoli-
 naire a dû naître dans ce même palais, en l'an 430, alors que son père
 remplissait la fonction de préfet du prétoire. C'est le dernier écho qui nous
 est parvenu sur le passé de l'Antiquaille avant l'invasion des Burgondes. A
  partir de cette époque et jusqu'au xir3 siècle, Lyon cesse d'être une capitale
  et devient un objet de destruction et de pillage pour tous les peuples qui
  rencontrent cette ville sur leur route.
       Les Sarrasins en 725 et les Hongrois en 935 passent pour avoir détruit
  systématiquement tous les vestiges de l'occupation romaine, ce qui expli-
  que la difficulté, plus grande que dans toute autre ville, de reconstituer
  cette mémorable époque de notre histoire locale.
        Quel est le sort de l'Antiquaille pendant ces siècles d'anéantissement