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dévoués d'un personnel médical, de sœurs et d'agents de toutes sortes pour
les maladies les plus variées qui aient jamais été réunies dans un même éta-
blissement. Cette considération seule mériterait à l'Antiquaille l'intérêt des
Lyonnais, épris en si grand nombre de bienfaisance et de charité ; mais, en
parler sortirait du cadre de cette étude.
     Une visite dans cette ancienne maison est donc instructive au plus
haut degré ; nous allons l'entreprendre en évoquant successivement les
principales transformations qui s'y sont opérées jusqu'au moment où elle
est devenue un hôpital important.

                                      S

      Tous les vieux historiens lyonnais : Paradin, Rubys, Saint-Aubin,
Ménestrier, Spon, de Colonia et Brossette s'accordent à dire qu'un palais
romain s'élevait au-dessous du forum, à l'emplacement même de l'Anti-
quaille, et qu'il servait de logement aux gouverneurs de la ville, et aux
empereurs, quand ils séjournaient à Lyon. Les preuves données à cette
assertion ont paru peu convaincantes à nos archéologues modernes, de telle
sorte que, s'il reste acquis qu'une demeure princière était édifiée sur cet
emplacement, on hésite encore à citer les noms de ceux qui l'ont habitée.
Les fouilles, poursuivies d'ailleurs sans aucune méthode jusqu'à ces der-
nières années, au fur et à mesure des constructions ou des terrassements, ne
laissent aucun doute sur l'importance des monuments élevés à cet endroit,
mais elles ne permettent pas de préciser leur destination.
     Il est certain, d'après tout ce qui a été recueilli, qu'un ensemble de
bâtiments d'une grande richesse de décorations y avait été édifié par les
Romains, au Ier et au 11e siècle de notre ère. Les traces d'une mosaïque de
cent mètres de long se voient encore à deux mètres de profondeur du sol, au
centre de l'hôpital actuel, à l'endroit même où fut découverte la statue en
marbre de la déesse Fortune, patronne de la Ville, conservée au Palais
Saint-Pierre.
     Les Visitandines, en construisant leur couvent, trouvèrent une épita-
phe d'une fille de Trajan qui, d'après l'inscription, mourut âgée d'un an et
quarante-sept jours. D'autre part, en 1855, il fut extrait une borne en mar-