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prière et à la contemplation. La chapelle et les cellules de ces religieuses de
la Visitation existent encore et pardessus tout la façade de leur couvent
dominant toute la ville, avec ses trois pavillons du plus pur style de l'épo-
que Louis XIII.
      Au-dessous de ce grand bâtiment, et plus au nord, s'en trouve un autre,
celui des Bénédictines des Chazeaux, demeuré intact depuis sa construc-
tion ; il se termine à sa partie extrême par une belle demeure du XVe et du
xvie siècles, la maison de Bellegreve qui appartint à des gouverneurs de
Lyon et servit de logement à deux de nos rois, avant d'abriter les malades
d'un hôpital.
      Si le visiteur veut évoquer des souvenirs religieux, il verra le caveau où,
d'après la tradition, fut enfermé saint Pothin, le premier évêque de Lyon,
et ses quarante-huit compagnons martyrs. Il pénétrera aussi dans la cha-
pelle qui faillit remplacer celle de Fourvière comme lieu de pèlerinage,
quand on songea, après la Révolution, à y transporter définitivement la
vierge miraculeuse, dont le sanctuaire était en ruines. Dans cette même
chapelle, les artistes admireront la célèbre fresque de Janmot et les tableaux
de Stella, de Delafond et de Freynet.
      Les vestiges de toutes les époques abondent dans cette vaste enceinte
de cinq hectares, couverte de constructions et de jardins étages sur la col-
line. Pendant trois siècles, ce fut une mine inépuisable où chaque exca-
vation mettait à jour des statues, colonnes, inscriptions, mosaïques,
fragments romains de toutes sortes, réunis, presque tous aujourd'hui au
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Palais Saint-Pierre. Depuis quelques années, un petit musée, placé au cen-
tre de l'hôpital, sous l'ancien cloître de la Visitation, recueille les objets
curieux que l'on découvre encore dans le sol et surtout dans les coins
ignorés de ces vieilles constructions. Des tapisseries de toute beauté,
disparues depuis la Révolution et retrouvées il y a quelques mois, voisinent
avec des meubles anciens, de vieux documents, une collection d'aquarelles
de Guy, des instruments chirurgicaux, des fragments romains, des vases de
pharmacie et toutes sortes d'autres précieux souvenirs se rattachant surtout
à l'histoire hospitalière lyonnaise.
      Je ne parlerai pas du rôle humanitaire que remplit cette maison à l'égal
des autres hôpitaux de Lyon. Onze cents malades y reçoivent les soins