page suivante »
— 201 — répression farouche et de triste pénurie qui suivit le siège. Le Comité de Surveillance devait bientôt perdre ses deux principaux chefs ; les adminis- trations de la Tour-du-Pin avaient, en effet, réussi à obtenir des poursuites contre Vauquois et sa bande. DoUe, le premier, s'était démis de la prési- dence le 17 nivôse. Dans le courant de ventôse, le Comité de Sûreté géné- rale lançait contre lui un mandat d'arrêt. La Société populaire de la Tour- du-Pin écrivait le 4 germinal au représentant du peuple Gaston, à Greno- ble : « Vauquois parcourt les différentes sociétés populaires de la région pour en obtenir des arrêtés défavorables à l'administration de la Tour-du- Pin. Il y est intéressé, malgré l'hypocrite aveu qu'il nous a fait que DoUe est un scélérat. Il ne nous pardonne pas d'avoir obtenu un mandat d'arrêt du Comité de Sûreté générale contre lui. N'en doute pas, il est son complice...». Ce mandat semble n'avoir jamais été exécuté. D'après Romain Bouquet, DoUe « déjoua tous les projets de ses ennemis ». Il devait reparaître sous le Directoire et faire partie de l'expédition d'Egypte en qualité de commis- saire des guerres. Tandis qu'il s'échappait de la sorte, Menu était arrêté et transféré à Paris où, le 15floréal,il entrait à la Conciergerie. Le 27 messidor an II, il comparaissait devant le Tribunal révolutionnaire avec Vauquois et deux autres de ses complices, Vincent Piéry, de Bourgoin, et Joseph Con- tamin, de Crémieu. Quant à Sadet, il avait eu les reins brisés dans les rues de Bourgoin par un garçon meunier dont il avait fait guillotiner le maître. L'acte d'accusation dressé par Fouquier-Tinville contre les quatre terro- ristes de l'Isère est des plus édifiant : « Vauquoy, Piéry, Menu et Contamin, se disant tous délégués des représentants du Peuple à Commune-Affranchie, sont d'autant plus coupa- bles envers le peuple français que c'est sous le masque du plus ardent pa- triotisme qu'ils ont commis les plus grands forfaits et exercé en abusant des pouvoirs qui leur avaient été confiés des actes d'oppression et de tyrannie dont les patriotes seuls ont été les victimes. Ces quatre individus, qui ont exercé leurs fonctions de délégués des représentants du peuple même après le décret du 14 frimaire qui supprimait leurs pouvoirs et annulait de pareil- les délégations, ont cherché à opérer par l'excès de leur despotisme, la contre-révolution dans le département de Rhône-et-Loire (1). En effet, (1) Erreur pour Isère. Rev. Lyon.,111, n. T.