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plus d'âpreté que celle-ci devient une grande ville. Chaque fois la Guillo-
tière s'emploie à faire échouer ces tentatives. Ainsi en 1806, 1832, 1833,
 1848. Le gouvernement, lui, laisse en général tomber l'affaire pour éviter
un mécontentement populaire.
      Mais le prince président n'a plus ces scrupules et il prononce la réu-
nion de la Guillotière à Lyon par simple décret de 1852.
      La Guillotière a donc perdu son indépendance : elle n'est plus qu'un
quartier de la grande cité. Mais participant à la vie générale de l'aggloméra-
tion lyonnaise, elle en a tiré d'autres avantages.
      La période qui suit 1860 est en effet celle du développement des gran-
des industries métallurgiques et chimiques. La Guillotière en a bénéficié :
non pas, comme nous l'avons déjà dit, que les usines même s'y soient ins-
tallées, la place étant déjà mesurée pour leur installation, sauf du côté de la
Mouche, Gerland et de Saint-Fons. Mais la population ouvrière vint se
loger dans les petites maisons au loyer minime, maisons qui existaient
déjà ou qui continuaient à se bâtir.
      Devenue lyonnaise, la Guillotière a tiré de sa situation nouvelle d'au-
tres avantages encore. Les maires de Lyon, les préfets avaient souvent
insisté, dans leurs rapports concernant l'annexion de la Guillotière, sur le
surpeuplement de l'agglomération lyonnaise et la nécessité de donner de
l'espace à la ville et de l'air aux habitants. On peut dire qu'après 1852 Lyon
se desserre : la population recule de moins en moins devant le préjugé delà
rive gauche et vient de plus en plus habiter la Guillotière. Aux environs de
1880, une véritable fièvre de constructions s'empare des grandes artères de
notre quartier : on commence à bâtir alors l'avenue de Saxe, le cours de la
Liberté, le cours de Brosses prolongé. Bien des services de la grande cité,
trop à l'étroit dans la ville, émigrent à leur tour. Et la Guillotière se couvre
seulement alors de ses premiers édifices monumentaux : la Faculté de
Médecine et des Sciences est construite de 1876 à 1883. La Faculté des
Lettres et de Droit, commencée en 1890, est achevée en 1896. La Préfecture
enfin est achevée en 1890.
      En même temps les ponts sont refaits, pont Lafayette 1890 ; les passe-
relles disparaissent remplacées par de nouveaux ponts : pont du Midi, pont