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      La Guillotière, sous ces causes multiples, se développa donc ainsi aux
dépens de Lyon, comme un organe parasite. Elle devint une ville avec son
budget propre, sa voirie, son administration particulière.
     40 Les changements topographiques. — Où s'établirent les constructions
nouvelles nécessitées par l'afflux toujours croissant de la population ? Quelle
physionomie imprimèrent-elles à la nouvelle ville ? C'est le problème topo-
graphique dans toute sa netteté.
     De même qu'à l'origine les habitations étaient descendues de la ter-
rasse vers la plaine au droit du pont, de même le centre du faubourg
devenu ville passa des abords de l'église Saint-Louis (place de la Croix) à la
place du Pont où aboutissait alors le pont du Rhône avec ses dix-sept
arches. Ce fut le cœur de la ville. Les plans antérieurs à 1840 le montrent
nettement.
      Ceci fut encore plus visible après les transformations faites autour de
1840. Il y avait encore, en 1833, une lône place du Pont et des îles que le
pont enjambait. La ville de la Guillotière racheta ce terrain à l'Etat, fit
remblayer les cinq premières arches et édifia à leur place une avenue nou-
velle : le cours de Brosses. Combalot, après 1840, fit bâtir sur l'île de Plan-
tigny et à ses abords le quartier qui borde encore aujourd'hui au sud le
cours Gambetta et dont une rue s'appelle toujours la rue Basse-Combalot.
      On remarque sur ce plan la disposition rayonnante des rues autour de
la place du Pont : rue Saint-Clair, rue Moncey, rue de Chartres, Grande-
rue, rue Béchevelin, rue Saint-André (rue de Marseille actuellement). Il y a
aussi quelques rues transversales : rue Turenne, rue de l'Epée.
      La place du Pont est donc le centre de la ville nouvelle dont la Grande-
rue de la Guillotière continue à être l'artère principale, la plus animée et la
plus active (1).
      Mais les habitations ne pouvaient se grouper toutes dans ces parages,
elles devenaient trop nombreuses.
      On songea donc à utiliser les espaces vides de la plaine entre la Guillo-
tière et les Broteaux. Cela se comprend d'autant mieux que les Broteaux
étaient déjà en partie construits au bout du cours Morand. C'était un avan-
    (1) Voir aussi Crépet, Notice historique et topographique sur la ville de la Guillotièreetprojet d'embellisse-
ment, 1845.