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tade souligne, un peu trop fortement, le développement rapide du quartier
après 1815. Quelques chiffres de recensement nous le montrent plus exac-
tement : en 1805, la Guillotière compte 5.972 habitants (Lyon 150.000) ;
en 1815,7.000 ; 1830,20.000 ; 1846,30.000 ; 1851,43.524 ; 1856,65.378.
       D'où vient cet accroissement et quelles en ont été les conséquences
topographiques ?
       i° Le roulage. — Ce développement nous paraît lié à celui du commerce
par terre, autrement dit du roulage autour de Lyon.
       C'est au xvm e siècle que Lyon devient vraiment un des grands centres
d'entrepôt et de transit du commerce français. De tous côtés, les marchan-
dises affluent à Lyon qui les redistribue. La position de la ville au point de
croisement de nombreuses routes, le pont sur le Rhône, l'industrie et la
banque lyonnaises, l'esprit d'initiative de ses commerçants ont contribué à
en faire une métropole du commerce national et international (1).
       Au début du xix e siècle, des conditions plus favorables encore accen-
tuent ce rôle de Lyon. Le système continental de Napoléon I e r a donné au
 commerce par terre une vitalité nouvelle : les mers étant à peu près inter-
 dites, ce sont les routes qui en profitent. Et il semble se dessiner alors entre
 l'Europe du Nord et l'Europe du Sud, un réseau de circulation routière
 internationale qui emprunte le territoire de la France par les vallées de la
 Saône et du Rhône et le col du Mont-Cenis que les voies ferrées actuelles ne
 font que copier. Napoléon améliore la route du Mont-Cenis entre Lyon et
 l'Italie, il construit le Simplon ; les grandes routes des vallées de la Saône et
 du Rhône sont réparées (2).
       Parmi toutes les routes se nouant autour de Lyon, deux ont une impor-
 tance toute particulière : celle de la vallée du Rhône qui met Lyon en
 rapport avec Marseille et la Méditerranée, avec le Languedoc et l'Espagne ;
 celle de l'Italie par Chambéry et le Mont-Cenis.
       Par la première arrivent à Lyon les produits du Midi, les laines et
 soies, les drogues pour la teinture, les lingots d'or et d'argent provenant
 d'Espagne, et c'est par elle que repartent les étoffes de soie, les draperies,
 le papier.
    (1) Mémoire pour les maîtres de poste aux chevaux de Lyon. Fonds Coste, 351393.
    (2) Voir à ce sujet une excellente étude de Marcel Blanchard, les Routes des Alpes à l'époque napoléonienn