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      Le hameau du début s'est trouvé agrandi par ces constructions diver-
ses. En 1735, la grande-rue de la Guillotière est bordée de maisons chacune
avec son jardin depuis la place du Pont actuelle jusqu'à la place de la Croix.
 Des maisons, des granges ou des demeures de jardiniers se pressent plus
nombreuses le long des chemins qui aboutissent à la grande-rue. Mais le
centre des habitations est la patte d'oie. Le bourg se compose donc en
somme d'un groupement de maisons disposées autour du carrefour avec
une sorte d'antenne, la grande-rue, qui unit ce groupe au pont sur le Rhône.
      Le plan, reproduit ci-contre, représente la Guillotière au xvie siècle.
Au xvme siècle, la disposition d'ensemble reste à peu près la même (1). On
y distingue nettement deux parties différentes : le bourg en formation, la
banlieue. Si le bourg s'est accru (comparez avec le plan de la Guillotière
 en 1479, reproduit plus haut) la campagne n'a pas beaucoup changé ;
 elle est seulement devenue une banlieue, c'est-à-dire une campagne mieux
 cultivée, plus riche. On y remarquera, situés soit sur la terrasse ou en
 bordure, soit sur des bosses détachées en avant du côté de la plaine : les
giands domaines, fermes ou châteaux : le clos de Champagneu, le domaine
de la Par-Dieu (2), le château de la Buire, la Ferrandière, le château de la
 Motte, les fermes plus modestes : les Hirondelles, Grange-Rouge, le Mou-
lin-à-Vent. Il est naturel de penser que les produits de ces clos et de ces
domaines contribuent à l'alimentation de Lyon.
      Beaucoup de ces domaines sont aussi devenus au xvme siècle la pro-
priété de Lyonnais. Les Hospices en possèdent la majeure partie depuis
que, en 1725, ils ont reçu de Madame Catherine de Mazenod, veuve de
Maurice-Amédée de Servient, moyennant le paiement d'une rente viagère,
le domaine de la Par-Dieu.
      Ainsi se dégage le deuxième trait qui caractérise notre quartier du xvie
au xvme siècle. La Guillotière est une tête de pont importante, un bourg3
mais c'est encore, c'est déjà une véritable banlieue de grande ville : un fau-

     (1) Nous n'avons pas trouvé aux Archives de la Ville de Lyon de plan de la Guillotière au xvme siècle
susceptible d'être reproduit.
     (2) Le domaine de la Part-Dieu devait être considérable. Le quartier des Broteaux a été édifié en grande
partie sur une portion de ce domaine. En 1844, d'après un acte de location (Arch. municip., dossier O')
du 16 janvier, la superficie du domaine déjà très réduit dépassait encore vingt-cinq hectares en terrains bâtis
et exploitables.