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    Démocrate avancé, mais malheureux en affaires.
    Intempérant et sans opinions politiques arrêtées.
    Bon républicain, peu capable.
    Républicain éprouvé, renseignements contradictoires sur sa moralité.
    Changeant en religion et en politique.
    Bon républicain, mais pratique peu la fraternité.
    Bon démocrate, mais trop emporté dans la discussion.
    Républicain du lendemain ».

      Mais revenons aux Voraces. Le 28 mars, au dire de Bergier et c'est
exact, ils sont officiellement agréés comme auxiliaires de la police.
      « Les ouvriers de la compagnie des Voraces ont offert à M. Arago
de faire le service de la ville et lui ont promis d'y maintenir l'ordre s'il
voulait se fier à eux. Tous les ouvriers font partie de sociétés secrètes telles
que carbonaro, voraces et autres et ont des ramifications ensemble par
l'entremise de leurs chefs en qui ils ont entière confiance et soumission.
C'est entre les mains de ces chefs de diverses sectes qu'on a remis la
police et pour commencer, ce soir, les carbonaro ont pris les armes et ont
facilité les agents de police ».
     Bien entendu, toutes les sociétés ouvrières n'eurent point la même
modération et pareille discipline. Circulaient des appels à la violence, qui
semaient la terreur dans les âmes bourgeoises. Les sociétés secrètes avaient
pour signe de reconnaissance des plaquettes d'étain coulé, comme celle-ci,
portant des inscriptions effrayantes : qu'on en juge.
     « Aristocrates, modérés, égoïstes, tremblez, tremblez. A la première
atteinte portée à la liberté, les ondes ensanglantées du Rhône et de la
Saône charrieront vos cadavres aux mers épouvantées. Tremblez. Le peuple
est debout et 93 peut encore renaître ».
     Cela ne rebutait point Bergier, non plus que les manifestations et
que le ton des délégations se succédant à l'Hôtel de Ville.
     « Peut-on leur en vouloir, observe-t-il. Ils ont été si souvent trompés !