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— 126 — celle de ses amis au sujet de ce qui s'est passé à Paris. Ils en ignorent tout et c'est seulement le 27 que je relève ces lignes rassurées. « Tous nos esprits étaient tournés vers la capitale d'où nous attendions des nouvelles avec la plus vive impatience. Entre 11 heures et midi, elles sont enfin arrivées et nous avons su, de la manière la plus positive, que la République était proclamée, qu'un gouvernement provisoire était institué et que toute la France était invitée à la proclamer et à reconstituer les autorités». Sur l'attitude des travailleurs lyonnais se fixa assez particulièrement l'attention de Bergier. Ils se signalent par l'assaut des maisons religieuses et des quelques usines outillées mécaniquement. Ils s'en prennent aux premières parce qu'elles utilisent, pour leur faire une âpre concurrence, la main d'œuvre enfantine payée par les patrons à un taux de bienfaisance, c'est-à -dire de misère. Dans les secondes, ce sont les machines qu'ils veulent briser parce qu'elles feront chômer les métiers à bras. Malgré la violence des gestes contre les choses, ces émeutes demeu- rèrent, en quelque sorte, techniques et corporatives et ne dégénérèrent point en attentats contre les personnes où en pillages. Bergier en donne le témoignage. « J'ai appris [le 26 février], en rentrant, qu'une bande d'ouvriers s'était portée au pensionnat des Frères ignorantins, avait fait rentrer tous les enfants deux à deux, chez leurs parents et, sans faire de mal, sans injures, s'était bornée à démonter tous les métiers, à les amonceler loin de toute habitation et les avait brûlés en faisant une farandole autour de ce vaste foyer ». Cela pouvait cependant finir mal. Aussi, dès le 18 février, a-t-on « organisé une force armée prise parmi des ouvriers même.... pour réprimer tout désordre, tout incendie, tout bris de métier ». Mais c'est surtout l'occupation, par les ouvriers, des forts qui domi- naient la ville et menaçaient la Croix-Rousse, qui préoccupe la population. Le 4 mars, Madame Bergier en parle de la façon suivante :