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prises d'une certaine étendue ». Piestre, d'ailleurs, intimidé par les premiers
indices de la Révolution qui vient, s'est retiré. Delamollière, seul, s'enga-
ge avec enthousiasme dans l'édition : il imprime le Contrat social et la
Vertigine attuale delV Europa; je dis « avec enthousiasme », car il en fallait
un peu pour entreprendre, en 1791, en pleine anarchie déjà, la publication
des Å’uvres de Voltaire, cent volumes in-12 qu'il acheva en 1793.
      A ce moment se multiplient les petites imprimeries révolutionnaires :
« Imprimerie Nationale », aux Halles de la Grenette (1793) ; « Imprimerie
du Tribunal révolutionnaire », rue Çhalier, qui est peut-être la même que
l'« Imprimerie du Tribunal de Justice Populaire » ; « Imprimerie Républi-
caine », place de la Raison (1794) ; « Imprimerie de la Commission tempo-
raire » (1794). L'Imprimerie des Halles était celle que Vatar Delaroche
avait héritée de son père ; elle passa après la mort de V. Delaroche, tué pen-
dant le siège, à Charles-François Millanois ; mais celui-ci fut dénoncé au
 Comité révolutionnaire pour avoir commandé les Lyonnais en 1793, et
condamné à mort. Le dénonciateur, un Piémontais du nom de Destéfanis,
recueillit, en reconnaissance de ses bons et loyaux services, la succession de
 Millanois et devint imprimeur de l'Administration. L'Imprimerie de la
 Commission temporaire était celle de Tournachon-Molin, que nous retrou-
verons au xix e siècle.
     Restent les frères Bruyset, dont l'aîné, Jean-Marie, libraire et homme
de lettres, fit adopter pendant le siège de Lyon les billets obsidionaux et les
imprima ; érudit et historien, membre de l'Académie de Lyon, il avait, le
14 mars 1786, déposé sur le bureau de cette Compagnie une Histoire du
Papier, et aussi une Histoire de l'Imprimerie à Lyon (Procès-verbaux de
l'Académie de Lyon ; communication de E. Vial). Restent encore Michel-
Alexandre Pelzin, publiciste et imprimeur des Théâtres, Jean Roger,
Daval, Amable Leroy, Cutty, les Périsse, Bernard, Rusand et Maillet.

     Jamais, depuis longtemps, on n'avait tant imprimé, à Lyon, que pen-
dant la Révolution ; de corps d'ouvrages, il n'y en a plus, bien sûr, ou pres-
que plus, mais les quelques imprimeries qui travaillent pour l'Administra-