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I549J   était orné des plus gracieuses figures sur bois, et l'autre, le Promp-
tuaire des Médailles, renfermait une série de portraits charmants sous cou-
leur de reproductions antiques. On a souvent attribué à Jean Cousin les
dessins de l'Entrée de Henri II, parce qu'il est de règle chez certains ama-
teurs de mettre toujours un nom connu sur une œuvre ; seulement, si l'on
veut bien songer à ceci, que Lyon avait alors des artistes célèbres, le Petit-
Bernard et Cornélis de La Haye, dit Corneille de Lyon, il n'y a point lieu
d'aller chercher à Paris ou à Rome l'auteur de ces illustrations. Corneille de
La Haye était un peintre qui exécutait à peu près les mêmes travaux que
François Clouet à Paris... Bernard Salomon, dit le Petit Bernard, né à Lyon,
fut un des dessinateurs de Fontainebleau, c'est-à-dire de l'école franco-
italienne, qui fournit le plus de gravures aux ouvrages imprimés à Lyon. Il
orne de figures les Emblèmes d'Alciat pour l'édition de Bonhomme, en 1560,
à Lyon, et donne de petites compositions des plus habiles — encadrées avec
le texte dans une bordure de l'atelier de Geoffroy Tory — pour les Méta-
morphoses d'Ovide, imprimées par Jean de Tournes, en 1564. Le Petit Ber-
nard avait tous les défauts et toutes les qualités de ceux de son temps, depuis
Jean Cousin jusqu'aux moindres ; il faisait du Primatice en petit, mais il le
faisait agréablement. Ses inventions du Nouveau Testament sont aussi des
plus soignées ; seulement, là plus que partout ailleurs, on aperçoit l'Ecole
de Fontainebleau, on sent le maniéré et le précieux ».
     Plus souvent encore, l'illustration du livre était réduite à son seul titre,
véritable frontispice, ordinairement composé d'un encadrement compliqué,
formé de vignettes savamment juxtaposées, dont les arrangements étaient
sans limites. Ceux de Jean de Tournes, aux entrelacs si gracieux, étaient au
contraire de véritables planches, dessinées avec un goût exquis et d'une
grâce inimitable. Si du frontispice l'encadrement passait aux pages du
texte, la variété de ces bordures était infinie.
    Il arrivait fréquemment aussi que la marque même de l'imprimeur
constituât l'unique décoration du titre, et celui-ci n'en était pas toujours
moins gracieux.