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— 4° — collection du Corpus juris in-folio, dont l'impression va de 1509 à 1537, et les Tractatus ex variis juris interpretis collectis qui l'ont suivie ; Jacques Moderne, l'un des premiers imprimeurs de musique ; Jean Ausoult, l'« un des plus habiles typographes de Lyon », comme le fut aussi Philibert Rollet, son ami ; La veuve de Barnabe Chaussard et ses maris, qui se firent une spécia- lité des farces et soties dont la longue liste va de 1531 à 1545, entre autres le rarissime livret gothique la Farce des Theologastres, de 1532 ; Le grand — je le gardais pour la bonne bouche — l'illustre Jean de Tournes — Jean I bien sûr —, l'égal des meilleurs, le grand Maître de la Typographie lyonnaise. Jean de Tournes, après avoir appris les prémices de son art chez les Trechsel, était venu le perfectionner dans les ateliers de Gryphius. Installé plus tard rue Raisin, qui prit trois cents ans après (1863) son nom de Jean- de-Tournes, l'habile typographe commençait à un moment difficile, où les exigences des compagnons rendaient l'exercice de l'imprimerie extrême- ment laborieux : on verra tout à l'heure comment. Savant comme Gryphius, encore plus habile que lui, Jean de Tournes fut à Lyon l'émule véritable des Aide, de Robert Etienne et de Vascosan ; ses impressions surpassent par leur bon goût, par leur sobriété si élégante, par la qualité exceptionnelle de leur mise en pages, par l'élégance et la beauté des caractères, par cet « on ne sait quoi » qui s'appelle « cachet », les meilleures impressions de ses devanciers. Il faut voir, mais voir comme il faut que ces choses-là soient vues, des livres comme par exemple les Allian- ces généalogiques des Rois et Princes de Gaule, que composa Claude Paradin, pour comprendre ce que c'est qu'une belle impression ; devant ces pages splendides, où tout est à sa place, où les blancs sont admirablement balan- cés, où de magnifiques blasons occupent magistralement le milieu des pages, on comprend bien que c'est ainsi qu'il faut imprimer, ainsi et pas autrement. Sans doute, c'est ainsi, mais, comme on dit, il fallait le savoir, et