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— II — cœur, me touche et me ravit. Plein de détails curieux et intéressants, der- nière production de l'illustre imprimeur qui occupait si dignement la place des de Tournes et des Rouville, ce volume restera un des ornements de ma bibliothèque. Encore une fois merci !.. « H. d'Orléans ». Certes, ces témoignages d'estime sont très nombreux dans la vie de Perrin ; maintes et maintes fois, pendant sa longue carrière, il en reçut de semblables : « Exemplaire offert à M. Louis Perrin, écrit d'Assier de Valenches sur la garde de son livre les Fiefs du Forez — à M. Louis Perrin qui, dans le bel art typographique, ne cesse de bien mériter de tous les bibliophiles, dont il est le favori et l'interprète ». « A l'excellent M. Perrin, le seul imprimeur de France » dédicaçait Curmer son livre Dresde. Il serait bien oiseux de collectionner ces autographes qui, s'ils sont la preuve très sûre de l'autorité dont jouissait Louis Perrin auprès des hommes capables d'apprécier ses mérites, n'ajoutent rien à sa gloire. Nous savons, puisque lui-même nous l'a appris, à quel sentiment obéis- sait Perrin en créant ses alphabets : il voulait ressusciter les lettres, si belles, dont s'étaient servis les imprimeurs du xvie siècle. A-t-il réussi dans cette noble tentative ? Certes, je pense bien ! mais il a cédé un peu à cette timidité dont sont entachées toutes ou presque toutes les gravures modernes de lettres d'imprimerie ; il eut peur du noir, si j'ose dire ; au lieu d'imiter Jenson, ce qui eut été le comble de l'habileté, il imita Garamond, ce qui était le comble de la sagesse. Jenson, ce génial précurseur des graveurs de lettres, quand il tailla son romain, manquait de tout ; la retraite de Subiaco, où il s'était arrêté avec les ouvriers imprimeurs chassés de Mayence par le siège de cette ville en 1^62, Subiaco ne pouvait offrir à notre artiste que les ressources d'une excellente bibliothèque ; Jenson dut y puiser à mains plei- nes, mais l'outillage, celui dont il disposait, était assurément très rudimen-