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      On doit bien penser qu'avec d'aussi beaux caractères Perrin dut impri-
mer de beaux livres : les livres de Perrin étaient magnifiques. Nous ferions
bien, croyez-moi, de voir un peu comment on travaillait, en 1860, dans les
ateliers de la rue d'Amboise ; nous prendrions là de rudes leçons de typo-
graphie: des leçons de mise en pages, d'abord, car Perrin fut un prestigieux
metteur ; surtout des leçons de tirage,... et ce serait pain bénit.
      La Monographie de la Table de Claude, les Inscriptions antiques de Lyon,
qui sont les premiers livres où entrèrent les capitales augustales, sont des
modèles d'impression ; modèles impeccables, et je ne crois pas que les
Didot — je parle, bien entendu, des Didot de 1796 — aient jamais fait
mieux ; Baskerville, Ibarra, Bodoni non plus : Perrin était aussi soigneux que
l'était Bodoni, il avait des encres aussi bonnes que celles d'Ibarra, ses carac-
tères étaient encore plus beaux que ceux de Baskerville ; Dieu sait, pour-
tant, si les caractères de Baskerville étaient beaux !
      A voir, par exemple, le Cartularia monasterii beatorum Pétri et Pauli de
Domina Cluniacensis ordinis, de Charles de Monteynard, imprimé en 1859,
ou la Généalogie de la Maison royale de Savoie, de Cibrario, qui date de 1855
et qui valut à Perrin le titre de chevalier de l'Ordre des saints Maurice et
Lazare, ou encore le Chemin de Rome, s'il vous plaît?, de E. Delessert, de la
même année 1855 ; à examiner ces publications magnifiques, on reste
confondu devant la beauté de leur impression, la perfection de leur registre,
la science profonde des pioportions et de la distribution des blancs.
      Je relève dans les notes qui m'ont été communiquées.par la famille de
Louis Perrin ces quelques mots : « Un Lyonnais ayant envoyé sur sa deman-
de à M. le duc d'Aumale un des derniers livres imprimés par Perrin [sans
doute le Château de Chambord, par L. de La Saussaye], en reçut la gracieuse
lettre que voici :
                                        « T wickenham, 1 o j uin 1865.
     « En tout temps, en tous lieux, j'aurais été heureux, Monsieur, de rece-
voir le beau volume que vous m'avez envoyé. Mais ce gracieux hommage
qui m'apporte en exil un souvenir de cette ville de Lyon, si chère à mon