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    504                       LA REVUE LYONNAISE
    Bourgogne, à l'ouest de la Saône, et le comté de Bourgogne ou
    Franche-Comté, à l'est. Le duché, fief masculin, fit partie de la
    France; le comté, fief féminin, fut rattaché à l'empire d'Alle-
    magne *. Philippe le Hardi 2 ayant reçu le duché en apanage, et sa
    femme, Marguerite de Flandre, ajant hérité du comté, les deux
    Bourgognes se réunirent sur la tète de leur fils, Jean sans Peur ;
    Charles le Téméraire, petit-fils de Jean sans Peur, n'ayant laissé
    qu'une fille, les deux pays furent encore séparés. Le duché re-
    tourna à la France et lui demeura réuni ; l'a Franche-Comté resta
    à Marie de Bourgogne, et parle mariage de celle-ci avec l'archiduc
    Maximilien, passa à la maison de Habsbourg et à l'Espagne. Enfin,
    à la mort de Philippe IV et après une longue guerre, Louis XIV
    la réunit définitivement à la France.
        Dans un ouvrage intitulé Histoire de la réunion de la Franche-
    Comté à la France, couronné par l'Académie française en 1881,
    un officier d'ètat-major, M. de Pièpape, a raconté les diverses
    phases de cette réunion. Après avoir rappelé les tentatives faites
    par Louis XI, Henri IV et Louis XIII, pour s'emparer de la
    Franche-Comté, il a retracé avec détail les guerres dont elle a été
    le théâtre au dix-septième siècle.
•       On peut regretter que M. de Pièpape n'ait pas donné plus de
     détails géographiques. On désirerait savoir quelles ont été, aux
     diverses époques de son histoire, mais surtout àparti^de Marie de
     Bourgogne, les limites de la Franche-Comté, ses frontières, son
     étendue, le relief et la nature de son sol, ses produits, son indus-
     trie, son commerce, ses principales routes. M. de Pièpape nous
     apprend que, lors des campagnes de Louis XIV, les anciennes voies
     romaines étaient encore, dans ce pays, les seuls chemins pratica-
     bles. Cette indication fort intéressante, en fait désirer d'autres ; on
     voudrait savoir, par exemple, où se trouvaient ces routes. Il est
     permis d'être exigeant à l'égard d'auteurs que l'on juge capables
     de vous instruire.
        Dans un autre passage plus littéraire que scientifique, M. de
     Pièpape nous parle du granit des hauts plateaux du Jura 3. Il
      1
          La Franche-Comté prit, en 1169, le nom de comté palatin de Bourgogne.
      2
          Philippe le Hardi, quatrième fils du roi Jean.
      3
          De Pièpape, II, 141.