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      MANUSCRITS DU TRÉSOR DE L ' É G L I S E DK LYON             325
dès mois et la seule lettre peinte encore conservée font vivement
regretter la perte des autres enluminures qui, à en croire une
note inscrite sur le feuillet de garde, seraient l'Å“uvre d'Oderigi
da Gobbio, célèbre peintre de miniatures, ami de Giotto, mentionné
par Vasari comme ayant peint plusieurs livres pour le pape Boni-
face VIII.
   La note suivante, d'une écriture italienne, tracée sur le même
feuillet, attribue à ce manuscrit une illustre provenance.
   « Missale hoc per puer os, clericos, aut homines ignaros
presumitur ita deformatum esse, ut videré est in eo. Que visio
movet ad iram cordatos viros considérantes operis nobilitatem
et memoriam Bonifacii pape octavi electi de anno 1294, eo
utentis in solemnioribus ad nihilum redactum, ut mos est de
omnibus rébus humanis que mutantur veluti timbra, donec ad
sua primera principios redigantur, et ego Johannes Busaiga
ornni meliori modo quo potui collegi, et ad hanc formam
reduxi anno 1670; ne tam citopereat hoc nobile opus et insuper
in tegmini hujus modi libri conjunxi hujus summi pontificis
naiiam. »
   L'écriture du missel et le style des miniatures annoncent bien
la fin du treizième siècle et semblent confirmer la tradition.
   Mentionnons enfin un antiphonaire, également mutilé, qui était
décoré avec une certaine élégance.
   Le quatorzième siècle est représenté dans la « librairie » de notre
métropole par quatre volumes, dont deux, les plus anciens, nous
paraissent fort curieux et mériteraient d'attirer l'attention des
théologiens.
   Ces deux manuscrits sont la réunion d'un certain nombre de
livres dont chacun est formé de plusieurs titres, qui traitent du
droit canon, des élections et ordinations, de la manière d'intenter
et d'instruire un procès, des décisions sur les bénéfices, du mariage
et de ses divers empêchements, des crimes ecclésiastiques, des
jugements et des peines canoniques. Ce sont des sortes de decré-
tales.
   Ils sont écrits à deux colonnes, entourées d'une glose qui
s'étend sur toutes les marges, formant ainsi un encadrement au
texte.