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 Antiquités de Lyon est particulièrement intéressant du point de vue qui nous
occupe l . C'est sans doute le premier ouvrage lyonnais de ce genre dont les
autres amateurs, qui, comme nous le verrons, en rédigeront de semblables,
semblent s'être inspirés. Il contient pêle-mêle des épitaphes, des inscrip-
tions, des reproductions de sceaux2, des rondeaux et des copies de signa-
tures royales. Ce sont des notes éparses, des extraits d'auteurs anciens avec
peu de remarques personnelles. Mais la partie qui traite des Anticalia
Ludguni est un très bon document épigraphique, car c'est un petit recueil
d'inscriptions lyonnaises. Pierre Sala y parle aussi des Antiquités de Notre-
Dame de Vlsle près Lion et des ars qui sont partie à Lyon partie dehors près
sainct Hyrinier, Chappono et plusieurs aultres lieux.
      Que comportait exactement la collection de Pierre Sala ? Beaucoup de
débris antiques surtout ramassés dans sa propriété. Mais la plus grande
partie a dû disparaître quand les religieuses de la Visitation en prirent posses-
sion pour y établir leur couvent. A ce propos, Artaud donne une explication
très plausible : « La tradition veut que des religieuses aient fait cacher plu-
sieurs inscriptions dans un des coins du jardin, dans la crainte d'être
importunées par les curieux » 3. Les visites à l'Antiquaille étaient en effet
très fréquentes et les voyageurs célèbres 4 ne manquaient pas de s'y rendre.
Louis XIV lui-même y vint avec Anne d'Autriche et y fit copier quelques
inscriptions.
      Si l'on se reporte aux textes contemporains, il n'y est fait mention que
de deux inscriptions. Claude de Bellièvre dit avoir déchiffré dans « la chapelle
de l'Antiquaille de l'escuyer Sala » 5 celle de L. Claudius Rufinus. Paradin
termine son recueil d'inscriptions antiques par celle de C. Claudius Liberalis


      i. Petit in-4°, 72 feuillets. — B. N., mss. fonds fr. n° 5.447. L'abbé Sudan (in Archives de Lyon, t. V
p. 150) prétend que ce manuscrit a été utilisé par Paradin. Il aurait été donné à Jean II Sala par un nommé
Furian. Pierre Sala en aurait fait plus tard présent à Nicolas I de Langes. Cette assertion nous semble bien
gratuite et nous sommes persuadés qu'il y a lieu d'attribuer à Pierre Sala cet opuscule.
     3. Celui de l'Université et Communauté de Lyon.
     3. Lyon souterrain ou observations archéologiques et géologiques faites dans cette ville depuis 1794 jusqu'en
1836; Lyon, Collection des Bibliophiles Lyonnais, 1846.
     4. Joseph-Just Scaliger, Abraham Golnitz, Just Zinzerling, Peiresc.
     5. Lugdunum priscum ; Lyon, Collection des Bibliophiles Lyonnais, 1846, p. 88. — J. Spon cite encore
cette inscription dans ses Recherches des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, p. 52.