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380 NOTICE HISTORIQUE en 1409, n'avail t'ait que l'aggraver. Au lieu de deux pontifes rivaux, trois se disputaient la Chrétienté. Grégoire XII, re- tiré à Rimini, ralliait ù son autorité la moitié de l'Italie, une partie de l'Allemagne et les régions du nord; Benoît XIII, du haut du rocher de Paniscola, régnait sur l'Espagne et l'Ecosse; enfin, Jean XXIII commandait au reste du monde. C'était ce dernier pontife qui avait nommé Jean de Roche- taillée à Saint-Papoul, mais les circonstances ne permirent pas à l'élu de prendre pacifiquement possession de son évôché. Le comte de Foix, Jean- de Grailli, qui soutenait le parti de Benoit X1I1 et qui régissait la province du Languedoc avec le titre de capitaine général, se servit de l'autorité que lui conférait sa dignité pour fermer à Jean de Rochetaillée l'en- trée de son église. De son côté, le vicomte de Carmain qui voulait faire tomber l'évôché à l'abbé de Lezat, son parent, appuyé du comte de Foix etdeGuillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges, obligea les religieux bénédictins qui com posaient le chapitre de Saint-Papoul d'élire cet abbé. L'ar- chevêque de Toulouse, mélropolilain de Saint-Papoul, ayant déjà approuvé la nomination de Jean de Rochetaillée, refusa de reconnaître cette élection schismatique. Mais l'abbé de Lezat s'empara à main armée du palais épiscopal, du château de Villespin, qui était du domaine temporel de l'évêché, ainsi que de l'église de Saint-Papoul. Celte affaire qui causa de grands troubles dans le diocèse, fui porlée au Parlement de Paris (1). Il est à présumer que ce tribunal qui reconnaissait l'auto- rité de Jean XXIII prononça en faveur de Jean de Roche- taillée. Aucun document ne dit toutefois que ce prélat ait séjourné à Sainl-Papoul. Nous trouvons môme, à la date du (1) Histoire du Languedoc, t. iv, liv, xwni. p, 432.— Ex nrchirio mons- pclliensi op. Gull. Christ., loc. cit.