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60 SOCIÉTÉ PROTECTRICE DES ANIMAUX. vils, peu de bouchers se sont fait remarquer par leur cruauté. On répète aussi que les chirurgiens doivent devenir durs et cruels par l'habitude de voir souffrir. Ici, à Lyon, devant vous, je ne réfuterai pas cette assertion. Avons-nous oublié les grands chirurgiens de nos hôpitaux, et nos maîtres dans l'art de guérir ? Où trouvera-t-on plus de douceur, plus de compassion, plus de tendresse dans la famille, plus de dévoûment dans l'amitié? In- terrogez notre population ouvrière, elle vous dira avec quelle douceur, avec quelle délicatesse ils prodiguaient et prodiguent encore les secours de leur science et de leur charité. Il me paraît indubitable que l'habitude de la douceur à l'égard des animaux domestiques surtout, améliore l'homme, adoucit les mœurs. Observez ce voiturier (quoique aux allures grossières), que son cheval suit comme un chien, attentif à sa voix et à ses gestes. Ce cheval est bien portant, son poil est luisant, ses har- nais sont propres ; il marche d'un pas égal et traîne un pesant fardeau. Entrez avec ce voiturier dans son logis, vous ne trouve- rez ni un ivrogne ni un brutal ; si son cheval l'aime, il n'est pas moins aimé de sa femme et de ses enfants. Cette douceur nous procure encore d'autres avantages, si nous voulons la considérer au point de vue de l'intérêt bien entendu. Pour nous aider dans nos travaux, nous aurons des animaux plus forts, plus dociles, et qui vivront plus longtemps. Pour no- tre nourriture, nous aurons des animaux plus sains et qui nous fourniront de meilleurs aliments. Enfin, par des soins éclairés, nous améliorerons toutes les races de nos animaux domestiques. Quels actes regarderons-nous comme repréhensibles ? quelles habitudes vicieuses aurons-nous à corriger ? Quelques citations vous en feront comprendre toute l'importance : Faire cesser le transport des veaux garrottés et entassés sur des charrettes. La chair d'un animal souffrant et malade n'est jamais un bon aliment ; Faire cesser les jeux dans lesquels on fait combattre, soit des taureaux, soit d'autres animaux ; Empêcher que les chevaux ne soient surchargés, et, à cause de leur impuissance, maltraités par leurs conducteurs ; encourager