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ÉTABLISSEMENT DE LA COMMUNE A LYON. 441 remparts. Mais là devait se borner le cours de leurs succès. Que pouvait en effet le courage de tant de braves gens con- tre des portes de fer énormes et contre des murailles d'une hauteur et d'une épaisseur extraordinaires? C'était des ma- chines de guerre qu'il fallait employer, et on n'en avait pas ; c'était l'art des sièges qu'il fallait appliquer, et per- sonne n'en avait la première idée à cette époque où tout l'a- vantage était pour l'assiégé qui, du haut de ses tours, n'avait qu'à prendre son temps et à choisir l'ennemi qu'il voulait frapper. Aussi, après des efforts héroïques et superflus, il fallut renoncer à l'entreprise jusqu'à ce qu'on eût réuni des moyens plus efficaces. Mais on resta maître des abords de la place, et, pour se garantir des sorties, on construisit rapide- ment une espèce de forteresse sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui l'institution du Verbe-Incarné, au haut de la montée du Gourguillon. Cependant les chanoines se préparaient à repousser les citoyens dans la ville, et ils appelaient à leur secours tous leurs vassaux du Lyonnais, du Forez, du Beaujolais, de la Bresse, pendant que leurs ^ennemis amoncelaient des échelles, des engins, des béliers pour attaquer les murailles, et des ma- tières inflammables pour répandre l'incendie de tous côtés. L'armée du Chapitre s'élevait, d'après les calculs sans doute exagérés des historiens, à vingt mille hommes tant à pied qu'à cheval, et une force pareille semblait devoir tout écra- ser devant elle; mais les citoyens de leur côté n'avaient point perdu de temps pour se mettre en étal de se maintenir et de poursuivre leur entreprise ; ils avaient eu surtout la sage pen- sée de se donner un chef dans la personne de Humbert de la Tour, chevalier rempli de bravoure et d'expérience. Il était temps que les citoyens fussent organisés et en me sure de résister à l'armée des chanoines, car déjà le fort du