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456         LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT.

les-Quint. La clause par laquelle le roi s'élail obligé à fournir
à l'empereur, en cas de guerre contre le Turc, six cents
hommes d'armes et vingt mille hommes d'infanterie payés
pour six années, semblait presque une trahison, mais Fran-
çois Ier, forcé de l'accepter, ne l'avait fait qu'en se promettant
de mettre tout en œuvre pour la rendre illusoire. Son désir
d'amener une paix générale était si vif et si sincère, qu'il
s'empressa d'intervenir auprès du sultan en faveur de son
allié. Ce soin fut confié à Jean de Montluc, déjà chargé de
rassurer la seigneurie de Venise sur les intentions du roi.
Ses instructions portaient qu'il eût à s'entendre à Constanti-
nople avec Girard de Velwich que Charles-Quint envoyait
de son côté pour le même objet. La négociation se suivait
 avec chances de réussite, lorsqu'elle fut troublée par la pré-
 sence d'un ambassadeur de Ferdinand d'Autriche, de-
mandant que son maître fut compris dans le trait.é. D'un
autre côté, Gabriel d'Aramont, chargé d'affaires depuis le
départ de Polin, ne prêtait qu'un concours très-réservé à
Montluc, par lequel il se voyait supplanté.Celui-ci, d'ailleurs,
compromettait les intérêts du roi par ses indiscrétions et peut-
être même par une sorte de faiblesse pour la cause de Char-
les-Quint ; aussi dut-il céder à la fin et laisser prendre à son
 collègue la haute main dans les négociations. D'Aramont
profita habilement des craintes que faisaient concevoir au sul-
 tant les dissentions intestines survenues tout à coup dans son
 empire, et fit valoir les avantages d'une paix conclue par l'en-
tremise de François Ier, comme une compensation aux griefs
qu'avait occasionnés le renvoi de la flotte. Une trêve de
 de cinq mois entre les parties belligérantes couronna d'abord
 ses efforts, et, enfin, le 10 décembre 1545, on signaàAndri-
 nople un armistice de dix-huit mois pendant lequel Charles
 et Ferdinand devaient envoyer des ambassadeurs avec pleins
 pouvoirs de traiter sur des bases définitives.