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   UN MARTYR AU XVIIe SIÈCLE.


          AU DIRECTEUR DE LA REVUE DU LYONNAIS.




          Mon cher directeur,
   Je tiens pour maxime de toute vérité, et bien établie, que rien
ne donne une idée plus exacte des temps anciens que la vue des
monuments de ces temps-là. Les faits, en tout et partout, quand
il est donné de les constater individuellement et directement,
valent bien mieux, à mon avis, que tous les raisonnements du
monde. Et, pour préciser l'objet de ma réflexion et aborder des
régions qui vous sont chères, est-il rien de plus fertile en en-
seignements, pour l'histoire de la langue et de la gravure, que
ces vieilles relations encadrant l'estampe et présentant le récit
sous la plus populaire de toutes les formes, c'est-à-dire à la fois
aux yeux, de l'esprit et à ceux du corps ? C'est sur un de ces mor-
ceaux d'archéologie typographique, Monsieur, que j'ai eu le
bonheur de mettre la main, en cherchant tout autre chose, après
plusieurs journées d'un poudreux travail, grimpé au faite d'un
marchepied, feuilletant des liasses de cèdes séculaires que l'inon-
dation de 1840 avait réduites en pâte et qui aujourd'hui tombent
en poussière comme les papyrus d'Herculanum ; et leur aspect
est celui de biscuits meringués un peu trop surpris au moment
de la cuisson. C'est au milieu de cette agréable manipulation, au
sein de ces détritus qui s'envolent en tourbillons comme les sé-
diments d'un incendie, qu'une petite feuille imprimée , pliée en