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34 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. des concessions accordées à de simples particuliers par le Soudan d'Egypte, allaient revêtir un caractère plus grave ei plus solennel-en devenant un pacte de souverain à souverain, et se présentant comme une base immuable sur laquelle se fondèrent, comme nous le verrons bientôt, des traités régu- liers entre les deux puissances. Un des résultats de cette mission fut le droit de protection, octroyé à la couronne de France, sur les saints lieux et les religieux gardiens, moyennant une redevance annuelle et à perpétuité, de quatorze bourses ou sept mille piastres tur- ques, que ceux-ci s'engagèrent a payer en guise de tribut. Le roi de France prit, à cette occasion, le litre de pro- lecteur unique des catholiques en Orient, litre religieuse- ment conservé depuis par ses successeurs. On connaît une lettre de Soliman à son allié au sujet d'une église trans- formée en mosquée, qu'il s'excuse de ne pouvoir rendre au culte et qui luffourni! l'occasion de protester de son vif désir de laisser implicitement aux chrétiens, le droit de réparer leui s édifices religieux. Malgré la loyauté et l'excessive réserve qu'il n'avait cessé de montrer dans tous les rapports avec le Divan, Frangipani ne put échapper aux soupçons qu'inspira tout naturellement sa nationalité en présence d'une guerre devenue imminente, entre les Hongrois et les Ottomans. Il prit alors le parti de rentrer en France. Plusieurs années s'écoulèrent avant qu'il fût question d'accréditer un envoyé à Conslantinople. C'est pendant cet intervalle que l'ordre des Hospitaliers de Si-Jean de Jérusa- lem, errant depuis son départ de Rhodes, parvint à se re- constituer une souveraineté. Le graad maître, Villiers de l'Isle-Adam , toujours en quête d'une île où il pût se main- tenir indépendant avec ses chevaliers, et désespérant de rien obtenir du roi de France, que des liens d'honneur et d'intérêt