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498 - BIBLIOGRAPHIE. roïsme pour oser imprimer dix lignes. Le farniente est bien plus doux. Nous avons de bons fauteuils, une chambre bien chaude, de gais amis, Buvons, mangeons, dormons et faisons feu qui dure. Là , du moins, le critique n'aura mot à dire. H est vrai que nous ne servirons à rien ; on pourra mettre sur notre tombe, comme le disait l'éloquent Césare Cantu, l'humiliant « ils n'ont rien fait; » et, ce qui est plus sérieux, au jour du jugement, nous ne pourrons présenter aucune œuvre utile au maître exi- geant qui ne nous a pas confié le talent pour l'enfouir ni la lumière pour la mettre sous le boisseau : qu'importe au criti- que ! La vertu et le mérite, pour lui, c'est l'immobilité de la momie, qui, elle du moins, ne fait jamais de maladresse, et ne commet aucune citation. — Mais pourquoi plaisanter en un sujet qui est vraiment grave? A cette rigueur qui étouffe et sté- rilise, opposons la doctrine libérale que prêchait l'illustre Joseph de Maistre (un rude jouteur pourtant).- > En fait de littérature, < il faut encourager toutes les tentatives honnêtes. > Grande et • profonde parole! Qui sait si ce brin d'herbe que nous allions fouler aux pieds n'est pas destiné à devenir un grand arbre Où les oiseaux du ciel s'abriteront ? Ce n'est d'ailleurs que la traduction d'une autre parole encore bien plus grande, bien plus profonde, celle que chantaient les anges, il y a dix-huit siècles, sur la tète des bergers, dans cette nuit à jamais mé- morable qui mettait fin au monde ancien et à la décadence de l'humanité pour ouvrir l'ère nouvelle, l'ère du progrès et de l'amour : PAIX SUR LA TERRE AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ ! Que M. Olivier ne s'inquiète donc pas outre mesure de ces critiques dont il est l'objet pour avoir fait acte de bonne vo- lonté. Après tout, les critiques passeront; elles ont déjà vécu ce que vivent les feuilletons ; son livre restera. Et si cette vengeance ne lui suffit pas, il lui est loisible d'en prendre une plus com- plète. Qu'il fasse un second ouvrage ; qu'il imite Boiieau faisant servir ses utiles ennemis à stimuler son activité et à épurer son talent : Leur venin qui sur moi brûle de s'épancher, Tous les jours en marchant m'empêche de broncher ;