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352 NOTICE HISTORIQUE tivement le passage, et leur déclara que, s'ils tentaient de l'obtenir par la force, il était en mesure de les repousser. Déçus dans leur espérance, les Helvétiens essayèrent de passer, tantôt de jour, tanlôlde nuit, les uns en traversant le Rhône sur des bateaux, les autres à gué, car lefleuveétait très-bas; mais, toujours arrêtés par le rempart des Romains, ils renoncèrent à leur entreprise. « Il leur restait une autre roule à travers le pays des Séquanes, entre le mont Jura et le Rhône (I) ; mais elle est si étroite qu'à peine un chariot peut y passer; elle est d'ail- leurs dominée par une montagne fort élevée, en sorte qu'un petit nombre d'hommes peut en interdire le passage. N'es- pérant pas pouvoir passer de vive force, les Helvétiens en- voyèrent des députés au chef des Èduens, afin qu'il sollicitât pour eux auprès des Séquanes.... Ayant obtenu ce qu'ils dé- siraient, ils se mirent en route.... « On vint dire à César que les Helvétiens allaient passer sur le territoire des Séquanes et des Ëduens, pour se rendre dans le pays des Santons.... Il jugea que, si leur projet était exé- cuté, la Province serait en grand danger, ayant dans son voisinage un peuple belliqueux, ennemi des Romains. Con- fiant la garde des retranchements à Labiénus, il se rend aussitôt à grandes journées en Italie, y lève deux légions, en prend trois autres qui étaient à Aquilée, et repasse les Alpes par le plus court chemin. Les Centrons, les Graïocèdes et les Caturiges, qui s'étaient emparés des hauteurs, veulent arrêter la marche de son armée ; mais il les repousse dans plusieurs combats, et se rend en sept journées d'Ocèle(Exille?) dans le pays des Voconces ; de là il conduit ses troupes dans le pays des Allobroges, puis chez les Ségusiaves (2), qui sont le (1) Je fonds ensemble les divers paragraphes du récit de César pour ne pas trop allonger cette citation. (2) Le texte porte Sebusicmi dans beaucoup d'éditions aussi bien que