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            LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT.                 451

de la défense et cependant condamner à l'inaction des alliés
aussi susceptibles, ne laissait pas que d'engendrer des pé-
rils qu'il importait de conjurer. Un mois était à peine écoulé
que déjà Barberousse se plaignait de n'être que le jouet du
capitaine Polin : '• Je n'ai pas pris la mer, disait-il, pour me
perdre de réputation, et donner prise à une accusation de lâ-
cheté en restant tout l'été dans le port de Marseille sans
faire la moindre expédition. »
   Telles n'étaient pas non plus les conséquences que Polin
avait attendu de ses efforts. Désespéré des récriminations
de l'amiral, interprète en cela de toute l'armée ottomane,
il se rendit en toute hâle près du roi pour le supplier de
donner satisfaction aux Turcs en les employant, coule que
coûte, dans une entreprise quelconque. Une mesure an-
térieure fournil à François Ier le moyen de se tirer d'em-
barras. Avant l'arrivée des Turcs, mais en prévision de l'ex-
pédition qui devait s'accomplir avec la coopération de la
Porte, le duc d'Enghien avait été investi du commande-
ment des armées de terre et de mer. Ce prince, impatient d'i-
 naugurer sa nouvelle charge et fatigué d'attendre les alliés
 occupés sur les côtes de Sicile, avait» tenté contre Nice, ville
 du duc de Savoie, une attaque que l'apparition de la flotte
 de Doria avait fait échouer et qui n'avait eu d'autre résultai
 que la mort du brave Magdalon, frère du baron de Saint-
 Blancarl. Ce fut à réparer cet échec que François I er résolut
 d'utiliser l'activité belliqueuse de Barberousse, et Polin revint
 avec l'ordre de diriger sans relard la flotte sur Nice. Pour la
 première foison allait voir les lis et le croissant naviguer de
 conserve et combattre pour la môme cause.
    On leva l'ancre et, dès le 10 août, la place était investie ; un
 mois après elle capitulait. Afin de lui éviter le sort de Reggio
 que la fureur ottomane rendait inévitable, Polin ordonna le
 rembarquement des Turcs , mais lui-môme vit ses jours me-