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LE GOURGUILLON AU XIIIe SIECLE. 399 le clergé et les bourgeois de Lyon. Que de sang répandu à cette époque , avec accompagnement de pillage et d'incendie ! Ne regrettons pas le bon vieux temps. Malgré certaines admirations en faveur du moyen-âge, qui exploitent la réaction, suite inévi- table de la révolution de février, reconnaissons franchement les avantages de notre temps et sachons poser une borne à la rétro- cession dans le passé. Mais ne soyons pas trop snperbes, car la prédominance de la matière menace de nous conduire au progrès dans la décadence. D'ailleurs, quand on a traversé 93 , quand on a été gouverné par les Voraces, quand on s'est trouvé naguère au bord des abîmes du socialisme le plus abject, on n'a pas le droit de blâmer ses ancêtres. La sagesse consisterait dans la modération, dans l'expérience et dans la science de fabriquer une chaîne avec les anneaux d'or de toutes les époques. Cette montée du Gourguillon , si humble , si méprisée par le progrès matériel, a étélethéâtre d'une guerre longue et acharnée, et a vu défiler, sur ses vieilles dalles romaines de granité —dont quelques-unes existent encore, — les pompes les plus augustes. Le Chemin-Neuf n'ayant été ouvert qu'au XVIe siècle par le baron des Adrets, le Gourguillon était la voie naturelle qui unis- sait le cloître de Saint-Jean à celui de Saint-Just. Les grands personnages logeaient ordinairement dans l'un ou dans l'autre, et les cérémonies religieuses appelant vers la cathédrale les hôtes de Saint-Just, il s'ensuit que la côte du Gourguillon était fré- quentée souvent par les cortèges des hommes les plus puissants. Les princes, les archevêques, les rois et les papes chevauchaient le long de cette pente rapide, que beaucoup de nos concitoyens auraient presque honte de gravir, et connaissent à peine de nom. IL Au XIIIe siècle, beaucoup de villes jouissaient déjà de fran- chises municipales très-étendues , obtenues du consentement libre ou forcé de leurs seigneurs, et avaient mis ces nouveaux droits sous la protection des rois de France. C'était pour ceux-