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LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT SOUS FRANÇOIS ï" SUITE ET F / s ) . Toute relation avec la Porte se compliquant presque tou- jours d'une négociation avec Venise, Polin se fit présenter au sénat dans les premiers jours de janvier 1542. Malgré les égards dont il fut l'objet, on resta sourd à sa voix lors- qu'après avoir exposé les nombreux griefs du roi contre l'em- pereur, il en vint à solliciter la participation directe de la Sei- neuriedans la ligue qui se préparait; ledrogman Younis-Bey, récemment accrédité à Venise par la sublime Porte n'eut pas plus de succès, e( tout ce que purent obtenir les deux envoyés se résuma dans une promesse de neutralité, circonstance qu'il fallait considérer comme avantageuse en face des sympathies que Charles-Quint s'était créées dans le sénat. Ces sympa- thies ne tardèrent pas, d'ailleurs, à se manifester ouverte- ment à l'occasion d'un incident qui révéla le profond dépi! des Vénitiens qui ne pouvaient voir sans une extrême dou- leur l'abaissement de leur pays résultant du dernier traité avec la Porte. Une troupe d'aventuriers sous les ordres de Beltramo-Sacha , avait , au mépris de la Irève , surpris la garnison autrichienne de Marano et arboré le drapeau fran çais. Ce voisinage inattendu d'une garnison française sur prit désagréablement le sénat, convaincu que plusieurs de ses membres, amis ou parents des partisans du roi, avaient livré le secret de ses délibérations, résolut de sévir contre eux et