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            LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT.              295

sion de faire venir a l'univers toutes les bonnes lettres qui
commencent à florir en France aullant que ne nul aultre
pays. Et pour ce que on ne pou'rrayt mieulx douer que d'une
bonne librairie , fait chercher livres de tous couslés , mes-
mement grecs , et m'en donne charge d'aussi grant affection
que pour ses aultres affaires d'estat, dont luy voullanl obéir
en toutes choses que lui cognoistray être agréables et d'aul-
tant plus en cesle-cy qui est tant utyle et honorable appar-
tenant plus à mon office el profession , me suys enquiz où
s'en pourroit recouvrer et entr'autres j'ai trouvé un gentil-
homme corfiole qui en avoit ung très-beau nombre de fort
beaux , de quoy il aima mieux en faire ung présent au roy.
S. M. luy a fait en récompense ung très-beau et libéral.pré-
senl ; c'est de mille bons escuz que je luy ai comptez en
ses mains, dont plusieurs aultres Grecs ayant senly ceste nou-
velle sont venuz vers moi pour en offrir d'aultres à S. M.
Mais il sufficl que cecy a fait découvrir seulement les lieux
ou ils estoyent , car doresnavant on en pourra avoir à meil-
leur marché. Et de moy je liens ordinairement tous les jours
huit Grecs qui ne font aultre chose que escripre , ainsi qu'il
a plu au roy me commander encore par sa dernière despêche,
lequel m'a fait entendre qu'il n'y avoil chose en laquelle je
luy puisse plus agréer que de luy faire amas des meilleurs
livres que pourrez recouvrer. Il est venu à moi ung nommé
Marmorelli qui dicl avoir ung frère en Constanlinople que
cognoissez , lequel vous pourra adresser soixante ou quatre-
vingts pièces de fort bons et rares livres , lesquels estoyent à
ung de ses oncles qui les tenoyt chèrement, dont ce ne seroyt
pas peu de service au roy nous en mander un calhalogue , et
après avoir confronté ledict calhalogue avec ceux que j'ai
par deçà , s'il s'en trouvoit que nous n'en ayons pas, je vous
advertiray pour les recouvrer et ce faisant, fairez chose
agréable à S. M., etc., etc. »