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               LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT.                          29

Mahomet, les clefs du temple de la Kaaba (1). En même
temps, la possession de la Syrie et de la Palestine avait fait
passer entre ses mains les lieux vénérés par la foi chrétienne.
Léon X, effrayé d'un progrès aussi menaçant, se mit à prê-
cher une trêve des princes chrétiens au profit d'une croisade
générale, et François I e r , malgré ses inclinations person-
nelles , dut faire acte d'adhésion sous peine de passer pour
renégat.
   La mort de Sélirfl , survenue en 1519, vint à propos dé-
gager le roi de France d'une contrainte à laquelle il n'avait pu se
soustraire. Dans l'espoir bientôt déçu, il est vrai, que le nou-
veau sultan ne suivrait pas les errements de son prédécesseur,
on renonça, d'un commun accord, aux projets de la cour de
Rome qui, elle-même, oublia la croisade, détournée qu'elle
en était par les progrès de la réforme qui levait audacieuse-
ment son drapeau en Allemagne. Un autre événement con-
tribua encore à changer la direction des esprits : la mort de
l'empereur Maximiiien , qui ne devait pas tarder à soulever,
entre Charles et François , les immenses débats de la succes-
sion. Chacun des deux monarques prétendait à la couronne
impériale. Parmi les convenances alléguées auprès des élec-
teurs , celle que la Diète posait en première ligne, était l'ac-
cession à l'Empire d'un prince qui apportât, par lui-même,
une puissance capable de tenir têle à la Turquie et de préserver
l'Allemagne de ses agressions. Tant que le roi de France,
comptant à tort sur l'efficacité de la coopération du Saint-Père,
put croire au succès de ses démarches, il fit de la nécessité
de défendre la chrétienté le principal argument de sa candi-
dature ; mais son ardeur religieuse se refroidit lorsque l'élec-

   (1) Depuis cette époque, ce n'est plus seulement comme chef de la
hiérarchie politique que le sultan d'istamboul a droit de surveiller les actes
des ulémas ou ministres de la loi ; son titre de Khalife indique la réunion ,
dans ses mains, du double pouvoir spirituel et temporel.