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368 NOTICE HISTORIQUE saillantes, traversait cefleuveau-dessous de Belley, et le re- joignait près du confluent de l'Ain, le quittait de nouveau au même endroit pour le rejoindre encore au-dessous de Lyon, près de Saint-Symphorien-d'Ozon, où elle atteignait le terri- toire des Ségusiaves. Je viens de faire connaître les divisions générales de la Gaule sous les Romains ; mais ces divisions ne s'arrêtaient pas là . L'administration d'aussi vastes territoires que les cités nécessitait des subdivisions nombreuses. El, en effet, on voit par quelques documents, malheureusement bien rares, que les cités étaient elles-mêmes subdivisées en pagi ou can- tons ruraux. Le Digeste nous fournit à ce sujet uu document curieux dans sa partie relative au cens; il porte: « Forma « censuali caveatur ut agri sic in censum referanlur : nomen '( fundi cujusque, et in qua civitate et quo pago sit, et quos « duos vicinos proximos habent, etc. (1) ; » c'est-à -dire : « qu'on ait bien soin de spéciGer dans la déclaration du cens le nom du fond, dans quelle cité et dans quel pagus il se trouve; quels sont ses deux plus proches confins » Au reste, ce mode de division était emprunté aux Gaulois eux-mêmes. En effet, César nous apprend que la cité des Helvétiens était diviséeen quatre pagi (2) ; Pline mentionne également un pa- gus Fertacomicoris (le Vercors?) dans la cité des Voconces (3); Tive-Livenousditqueleslnsubresde l'Italie liraient leur nom d'un pagus de la cilé des Éduens (4), et le rhéteur Eumène, qui vivait à la fin du IIIe siècle à Àulun, sa patrie, place également dans la cilé des Éduens le pagus Jrebrignus (5). (1) Dig. liv. L, titre xv, De censu, lex 4. (2) César, De Bello Gall. liv. I, ch. xn : « Omnis civitas Helvetia in « quatuor pagi divisa est. » (3) Pline, Hist. nat. 1. III, c. xxi de l'édition Panckouke. (4) Tite-Livc, V, xxxiv. (5) Bouquet, t. i, p. 728. M. Garnier {Chartes Bourguignonnes, p. 50) pense que ce pu/jns s'étendait des bords de l'Arroux à la Saône