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LA VILLE DE PAU. 2t7 de toute la chrétienté (xpienté). Et par Nauarre, notre roy d'ar- mes, pourteur de cestes, vous enuoyons nre présente responce, laquelle auons signé de nre main et faict sceller du scel de nos armes. Donné en notre ville d'Orthez, le XXV« jour de novembre, l'an mil Ve XXIII. Signé HENRY. Contresigné DEPËYRAC. Cette lettre, pleine de fermeté, donne un démenti positif à l'historiographe Garnier , continuateur de l'abbé Velly et de Villaret. Cet historien rapporte qu'Henri II livra vo- lontairement passage à l'armée espagnole, « en réclamant, dit-il, les droits de la neutralité dans laquelle il s'était renfer- mé.» C'est lui faire dire une fausseté évidente, puisqu'il était déjà lié à François I er par un traité formel. La noble franchise de celte réponse rétablit la vérité et répare l'honneur de ce prince. Remarquons une particularité qui peut avoir son importance. Le nom de Navarre, donné au roi d'armes por- teur de cette lettre, n'était-il pas une bravade, ou au moins une énergique protestation contre l'usurpation de Charles- Quint? L'effet suivit de près les menaces de ce dernier. Son ar- mée franchit la frontière; après une tentative infructueuse sur Bayonne, elle se jeta sur le Béarn, mais, harcelée sans cesse par les intrépides Basques, qui occupaient les passages des Pyrénées et interceptaient ses communications, elle fui forcée de se retirer après avoir complètement échoué. Quatorze mois plus tard, et, le 24 février 1525, la fortune fut moins favorable à Henri II. En combattant à Pavie, à côté de François I er , il fut, comme lui, fait prisonnier, mais il fut plus heureux, et, avant la fin de l'année, il put s'échapper du château de Pavie, où il avait été enfermé. C'est lui-même