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BIBLIOGRAPHIE, - 243 sans se sentir ému de tant d'efforts, de tant de vertus, dont nous recueillons aujourd'hui les fruits. On comprend alors jus- qu'à quel degré les générations sont solidaires; et à la recon- naissance envers nos devanciers se joint l'ardent désir de tra- vailler de môme à rendre meilleur encore le sort de nos des- cendants. Puissions-nous, à notre tour, mériter la mémo reconnaissance ! Pour cela, qu'y a-t-il à faire aujourd'hui? C'est le troisième point sur lequel les idées de M. Dareste nous paraissent mériler d'être signalées. Il dresse le bilan des progrès accomplis, et le programme de ceux que l'avenir réclame. La colonisation, l'affranchissement des personnes et du sol, l'unité du gouver- nement, le nivellement des classes sont des œuvres achevées. Celle de notre temps semble être d'augmenter la richesse territoriale par les efforts communs de la spéculation indivi- duelle, de l'administration et de la science. Jusqu'ici on a marché au hasard, il importe d'associer toutes les forces fé- condes pour en (irer un meilleur parti, et de poser les bases d'une répartition équitable des produits du sol entre lous ceux qui concourent à son exploitation, soit par leur protection, soit par leurs capitaux, soit parleurs bras. Enfin, si nos pères ont fait de belles et bonnes choses, ils ont quelquefois outre- passé le but, et c'est à nous de réparer ces fautes dont les résultats funestes commencent à se produire. Mais ici il faut laisser parler M. Dareste. « La centralisation gouvernemen- tale, dit-il, n'ayant plus de progrès à faire, et le tiers Etat ayant perdu sa raison d'être par son triomphe même qui a effacé les anciennes distinctions de personnes, il reste aujour- d'hui à combattre les excès de cette double révolution. Ces excès, qu'on avait souvent négligé de constater dans l'en- traînement de la victoire, sont signalés maintenant avec une unanimité remarquable. En frappant jusque dans ses débris le système suranné de l'organisation seigneuriale, on a trop di-