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LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. 159 le cours de l'expédition de Tunis, aucun pas ne fut fait en avant par nos armées qui restèrent patiemment sur la défensive, se gardant bien de porter la moindre atteinte à celte sorte de trêve que les uns appelaient la trêve de Dieu, les autres la Irève de la ruse. Mais à peine Charles fut-il ren- tré dans ses ports que le caractère loyal et chevaleresque de François Ier se donna libre carrière. Les Ottomans ses alliés venaient d'éprouver un échec ; c'était le moment de se mon- trer sensible à leur douleur et de relever leur moral en pro- clamant sans détour ses relations avec eux. Le traité conclu par La Forest fut officiellement no- tifié aux cours étrangères, et sa publication ordonnée dans toutes les villes du royaume intéressées au trafic avec le Levant. Quelles ne furent pas la joie et la gratitude de noire commerce à celle nouvelle qu'il pourrait désormais compter sur la sécurité et la protection dans tous les pays soumis a l'autorité du Grand Seigneur. L'usage de ce traité s'intro- duisit sans la moindre contrainte chez les négociants et les capitaines de navires qui le prirent avec empressement pour base de leurs opérations ; et, quant à son effet politique, on peut affirmer qu'il dépassa toutes les espérances. Partout où les Français se montraient dans la Méditerranée on recon- naissait d'anciens alliés, des amis ou des maîtres généreux. A Andrinople, on n'avait poinl oublié le noble dévoûment des compagnons de l'empereur Baudoin ; on se souvenait d'eux à Thessalonique ; Athènes se glorifiait encore de ses ducs français, et l'on parlait des Villehardouin à Patras, à Argos et à Corinthe ; l'Epire et la Haute-Albanie conser- vaient comme une sainte tradition le souvenir de la maison d'Anjou; en un mot, le pavillon français était accueilli en Orient avec transport et comme celui d'un peuple non moins brave que fidèle à ses engagements. Convaincu des sentiments de François Ier à son égard, le