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                      SUR LE DIOCÈSE DE LYON.                             373

pendant nous n'en avons aucune preuve, car on ne peut invo-
quer comme telle quelques passages d'auteurs anciens où le
mot ager a le sens vague de territoire (1). Le nom môme de
ces circonscriptions, qui ne rappelle rien de chrétien, serait,
à mon avis, un témoignage plus concluant en faveur de leur
origine ancienne, surtout accompagné de cette circonstance
que c'est dans la province lyonnaise que ce mode de division
du territoire s'est maintenu le plus longtemps. On sait, en
effet, que celle province, où les agri paraissent encore dans
le XIIe siècle (2), était essentiellement romaine, et que, seule
de toute la Celtique, elle conserva le droit italique abandon-
né partout ailleurs pour le droit coulumier (3).
   (1^ M. de Gingins (Dosonides, p. 7) cite, entre autres passages analogues,
 un vers (c'est le 668e) du petit poème intitulé Ora maritima, de Rufus
Festus Avienus, qui vivait au IV e siècle de notre ère. 11 est, en effet, ques-
tion, dans ce vers d'un ager Temenicus; mais cet ager-, dont M. de Gingins
n'a pas hésité à restituer le nom (c'est, suivant lui, le territoire de Tain,
dans la Drôme), n'est rien moins qu'un ager administratif. Ce mot semble
désigner ici vaguement un pays dont il est impossible d'indiquer la situa-
tion, car il est appelé dans ce même poème (vers 617e) Cemenice regio,
et les anciens éditeurs déclarent la lecture de l'autre passage fort peu cer
taine. M. Guérard mentionne aussi, mais je ne sais d'après quelle autorité,
un PAGUS Temenicus dans son Essai sur les divisions territoriales de la Gaule
(p. 152).
   (2) Cart. de Savigny et d'Ainay, ch. 865, 899, «te.
   (3) C'est à tort que M. Guérard, dans son Essai sur les divisions terri-
toriales de la Gaule (p. 11), semble ranger la Première Lyonnaise, avec
toutes celles auxquelles Lyon donnait son nom, dans le pays de droit cou-
tumier. Lyon ni son - territoire ne subit jamais cette législation barbare.
Voici ce que dit à ce sujet le forésien Jean Papon dans le Prologue du
second volume de son livre intitulé Le Notaire (3 vol. in-fol. Lyon 1568, 74,
78) : « Paul, jurisconsulte, en la dernière loy de censibus, nomme trois pro-
vinces en France duditdroit (écrit): Lugdunenses, inquit, Galli, item et Vien-
nenses Galli, et Narbonenses Galli juris italicisunl.V&r la Première Lyonnaise
sont assez entendus les pays de Lyonnois, Forez, Mâconnois et Beaujolois...
Le surplus des provinces françoiscs a retenu la coutume, dont la source