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118 LETTRE AU SUJET DE L'ÉGLISE D'AVENAS. de ces sortes de fautes, et voilà pourquoi je n'ai pas mis d'errata à mon ouvrage. Arrivons maintenant à l'objet principal de ma réponse, à l'au- tel de l'église d'Avenas. M. Aug. Bernard repousse l'idée que saint Louis puisse être regardé comme le fondateur de l'église d'Avenas, attendu que le style du monument est roman , tandis qu'en 1248 on avait déjà adopté le style ogival. Il l'attribue à Louis VII, quia dû passer à Avenas dans quelqu'un de ses nombreux voyages à travers la France. Soit que l'architecture qu'on a appelée successivement gothi- que, arabe et ogivale, ait été apportée en France par les Croisés, soit qu'elle y ait été introduite par les nombreux ouvriers que Louis Vil fit venir d'Espagne, il n'en est pas moins constaté que ce n'est guère qu'au milieu du XIIe siècle que son usage com- mença à se répandre en France. On l'adopta d'abord pour les grands édifices religieux, et Notre-Dame de Paris , commencée vers 1133, passe pour un des premiers monuments élevés en France dans le style ogival. Quelques grandes villes suivirent cet exemple et abandonnèrent l'architecture romane. Mais, à une époque où les communications étaient lentes et difficiles, où l'imprimerie n'était pas encore venue répandre les lumières etfaire connaître à tous les idées nouvelles, les progrès en fait d'art, comme en toute autre chose , ne marchaient qu'avec une lenteur dont nous ne pouvons nous faire que difficilement une idée. Les provinces reculées ne furent initiées que bien longtemps après à la transformation qui s'était opérée dans le goût et continuèrent, en attendant, à construire selon les anciennes habitudes. Plus d'un siècle se passa avant qu'elles eussent une connaissance exacte de la nouvelle architecture. Dans les campagnes reculées, à défaut d'architectes, les travaux étaient confiés à des ouvriers sans goût, sans instruction et qui se bornaient à copier les égli- ses de leur voisinage. Or, précisément à Avenas, tout démontre l'absence d'un homme de talent ayant présidé tant à la construc- tion de l'église qu'à la sculpture de l'autel. M. Vietty en fut frappé lorsqu'il visita ce monument, h'autel, dit-il, a peu de mérite sous