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LA VILLE DE PAU. 211 pulation flottante. Ces derniers s'élèvent à environ cinq cents personnes. Anglais et Français vivent en assez bonne intelli- gence et se réunissent dans les nombreuses soirées que don- nent les étrangers établis à Pau. La ville s'est embellie, depuis quelques années, d'un grand nombre d'hôtels somptueux, des- tinés à loger la partie la plus aristocratique de ses nouveaux hôles. Situés dans l'exposition la plus chaude et entourés de jardins, ces hôtels ne laissent rien à désirer pour le confor- table, et pourraient figurer parmi ceux du faubourg Saint- Germain. Au nombre des objets qui, dans celte ville, doivent attirer l'attention du voyageur éclairé, nous citerons la bibliothèque de M. Manescau, ancien député et ancien maire de Pau. Celle belle collection, dont le propriétaire fait les honneurs avec autant de savoir que d'urbanité , est surtout riche en ouvrages rares et précieux sur l'époque d'Henri IV. Il est quelques uns de ces petits volumes qu'on chercherait vaine- ment ailleurs, voire môme à la Bibliothèque impériale. Mais il est une collection qui éclipse toutes les autres. Ce sont les Archives de Béarn et de Navarre, En mettant à part les grands dépôts de Paris , qui sont lout-à -fait hors ligne, celui-ci est incontestablement le plus riche de France. C'est qu'en effet, ce sont les seules archives royales que possède la province, et qu'elle puisse opposer à celles de la Capitale. Pendant plusieurs siècles, les maisons royales de France et de Navarre, les maisons souveraines de Béarn, à 'Albret, de Foix , de Bigorre ont vécu dans l'alliance la plus intime , jusqu'au moment où elles se sont fondues en- semble dans la personne d'Henri IV. Cette intimité a pro- duit des rapports sans nombre , dont les preuves se re- trouvent aujourd'hui dans ces précieuses archives. Nulle part, en France (en exceptant toujours Paris), on ne trouverait un aussi grand nombre de chartes, de lettres-patentes et de