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SUR LE CARDINAL JEAN DE ROCHETAILLÉE. 381 15 juin 1413, une lettre de Jean XXIII qui attesterait qu'il en fut constamment absent, car cette lettre le chargeait de se rendre, avec le litre de légat a latere en Espagne, ainsi que dans les comtés de Foix et d'Armagnac pour en amener les princes à reconnaître l'autorité du concile de Pise. L'évêque de Saint-Papoul partit, en effet, pour le lieu de sa légation, on lui permit d'exercer librement son mandat pacifique, mais tout prouve que ses efforts n'aboutirent à aucun résultat (1). Pendant qu'il travaillait pour le Concile de Pise, une nouvelle assemblée s'ouvrait 6 Constance, chargée d'annuler les consé- quences de la première. Il y vint en 1415 et prit place dans le rang des patriarches. Nous retrouvons son nom parmi les trente députés que les nations adjoignirent au collège des cardinaux pour l'élection du souverain pontife ; il eut l'hon- neur de donner son suffrage à Martin V (2). Frison et J.-J. Chifflet disent que l'évéque de Saint-Papoul fut fait patriarche d'Aquilée au Concile de Constance. C'est une erreur. Le palriarchat d'Aquilée n'était pas vacant; Louis, duc de Dekk, l'occupait (3J. D'ailleurs , Jean deRochelaillée ne figure point dans la nomenclature des patriarches d'Aquilée, et nous le verrons plus lard désigné sous le même titre de pa- triarche de Conslantinople qu'il portait au Concile. Le rôle que joua à Constance Jean de Rochetaillée fut se- condaire. Il y avait tant de personnages éminenls dans l'as- semblée que, quelque fût le mérite de notre compatriote, il dut trouver des émules qui le forcèrent à l'obscurité. Avec des hommes tels que Guillaume Filastre, Pierre D'Ailly, Fran- çois Zabarella, Jean Gerson, il était mal aisé de prétendre au premier rang. Nous ne saurions douter toutefois que sa conduite n'y ait été celle d'un homme prudent, modéré, habile (1) Gallia Christiana, t. xm, p. 305. (2) Voir la su" session du Concile de Const., dans Von der Hardt, t. v. (3) Von der Hardt., t. vi. ad insignia patriarcharum.