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                               UNE



  PROMENADE EN SUISSE
              ET AU LAC MAJEUR
                           SUITE ET   FIN




                      (Juillet et août 1850).




                      LETTRE VI.
                          A M. E. P.
                                                4 août 1850.

   C'est vous, mon cher ami, que je choisis pour destinataire
de celte lettre; elle sera probablement prolixe et fastidieuse,
ne vous étonnez donc pas de la préférence : entre confrères
on sait se pardonner ses petits défauts.
   Donc, nous sommes à Lucerae : et, tout d'abord, en met-
tant le pied sur le rivage, au milieu d'une place conquise
sur les eaux du lac, voici l'hôtel ou plutôt le palais du
Schweidzer-Hoff qui nous ouvre son vaste portique dont les
colonnes supportent un gracieux balcon, et nous offre, avec
toutes les richesses et l'élégance du confortable, l'empresse-
ment et l'exquise urbanité de ses innombrables serviteurs.
La salle à manger réclame d'abord notre visite, et, mal-
gré un fort légilime appétit, noire première attention est
pour ses élégantes peintures, sa voûte hardie, les onze fe-
nêtres qui lui ouvrent une magique perspective sur le lac et
ses bords; pour ses trois lustres énormes versant la lumière