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LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT SOUS FRANÇOIS 1 " (SUITE). Marillac, le jeune secrétaire de La Forest, dut, sur les ordres du roi, s'arracher aux délices de Fontainebleau et aller rejoindre l'escadre à Corfou, afin de concourir par son expérience des hommes et des choses de l'Orient à la mis- sion de Saint-Blancart. Familiarisé avec la langue turque, il accompagna l'amiral dans toutes ses expéditions, et se ren- dit indispensable, soit comme truchement soit comme diplo- mate dans les conférences avec les pachas. Après de nombreuses pérégrinations dans les mers du Levant, l'escadre jeta enfin l'ancre devant Prévesa, où le Sul- tan lui fit une splendide réception. Durant plusieurs jours, les fêtes se succédèrent, soit au camp des Turcs, soit à bord des vaisseaux français. Les soldats de Soliman, obéissant à la puissante volonté du grand homme qui les avait tou- jours conduits à la victoire, imposaient silence à leurs pré- jugés religieux et se montraient affables envers des Giaours, tandis que les Français, heureux de fouler une terre autre- fois conquise par leurs ancêtres, semblaient avec leur urba-