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                             CORRESPONDANCE.                                 343
eer? La sagesse des nations ne dit-elle pas : « Dans le doute, abstiens-toi.»
   Pour moi, qui m'occupe depuis une vingtaine d'années sérieusement
de ces matières , j'avoue n'avoir jamais rencontré vos étymologics. J'ai,
au contraire, constaté que dans les plus anciens documents latins que nous
possédons la plupart des noms de lieux sont donnés tels quels, sauf par-
fois une désinence latine ; mais toujours sans traduction. Ce n'est que de
nos jours que l'amour des étymologies a fait ses ravages dans la géographie
historique. Si vous m'en croyez, Monsieur , vous renoncerez donc à ce sé-
duisant entraînement qui a perdu déjà tant de savants , et vous vous con-
tenterez de la vérité toute nue; c'est là seulement qu'est l'avenir de l'histoire.
   Veuillez agréer, Monsieur , l'assurance de ma considération distinguée ,
                                                   Auguste BERNARD.


                                                Cogny en Beaujolais.
        Mos   CHER DIRECTEUR ,

  Je m'aperçois, mais un peu tard, que dans la liste des ouvrages de
Restif j'ai oublié deux des plus curieux, c'est l'Homme volant et la Semaine
Nocturne. Comme ce dernier est une suite des Nuits de Paris, l'oubli est
peu important. Il en ser* d'ailleurs fait mention dans un autre article, qui
sera pour l'été prochain si Dieu nous prête vie , et aura pour matière une
collection de lettres inédites de Grimod de la Reynière, accompagnées
d'une foule de notes historiques sur ce personnage non moins bizarre que
Restif et qui appartient un peu aux biographies lyonnaises.
  Votre tout dévoué,                                L. MOREL DE VOLEIHE.


              THEATRE DES CÉLESTINS. — M. GEOFFROY.
   Comment parler, dans les quelques lignes qui nous restent, du spirituel
comédien du Gymnase , de Geoffroy, dont les habitués de notre seconde
scène viennent de faire l'agréable connaissance ! Nous avons vu passer sous
nos yeux les plus importantes créations de cet artiste ; et, Mercadet, sur-
tout , nous a permis de l'apprécier dans tout son jour ; c'est la nature,
c est la vérité prises sur le fait. Avec Geoffroy, on ne voit plus l'acteur, on
voit le personnage, on est en pleine réalité ! Le Théâtre-Français revendi-
quera bientôt le comique du Gymiwse, et là il sera à sa place, car il y trou-
vera un répertoire plus digne à interpréter et un entourage à la hauteur de
son talent. Notre public ne s'est point mépris sur la valeur de cet artiste, et
son empressement à se rendre aux représentations données par M. Geoffroy
fait à la fois l'éloge de l'un et de l'autre.