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302 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. lie du terrain qu'il avait perdu, et ce prince dans sou entrevue à Lucques avec le pape Paul III repoussa dédaigneusement les insinuations de Mgr de Malines, à propos du meurtre de Rincon et de Frégose. « Ces deux hommes, s'écria-t-il, ne s'étaient pas fait connaître comme ambassadeurs. Naviguant pour ainsi dire à la dérobée, quoiqu'avecun nombreux équi- page , ils avaient inspiré de la méfiance à du Quasi qui s'était empressé d'envoyer des soldats pour les arrêter. Ils se sont défendus, ajouta-t-i], au lieu d'invoquer leur qualité, et dans le tumulte de la rixe, des coups portés au hasard sont tombés sur les voyageurs qui ont été victimes de leur incog- nito. » Si Charles-Quint éprouva quelque regret de ce dou- ble meurlre, ce fut sans doute à cause de son résultat négatif puisque grâce à la prévoyance de Langey les papiers dont il espérait tirer des lumières ne tombèrent pas entre ses mains. La confiance de ce monarque en son étoile, avait alors at- teint son apogée et l'espèce d'insouciance dans laquelle il semblait se complaire au milieu d'une situation semée de pé- rils redoublait l'incertitude générale sur ses vues ultérieures. Quel ne fut pas l'étonnement des cours d'Europe lorsqu'elles le virent se lancer dans une expédition contre le foyer de la piraterie algérienne. En ce moment où une reprise des hosti- lités paraissait imminente, il y avait témérité de sa part a porter ses armes en Afrique au risque de laisser ses Etats exposés à la double agression des Français et des Turcs. Il est vrai, que dans celte témérité apparente, se dissimulait un adroit calcul. La répression des corsaires qui désolaient les côtes de la Méditerranée n'avait pas seulement pour but de préserver l'Espagne et l'Italie des déprédations que subissait le commerce de ces pays, mais elle opérait en outre une di- version au profil de l'Allemagne en attirant sur un autre point l'attention des belligérants. Ajoutons qu'elle était pour l'empereur une seconde occasion de rattacher comme la