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                      SUR LE NOM DE MONGLAVE.                              281
   Ainsi il paraît que l'illustre famille de Vienne (1), famille qui,
par des alliances, tenait aux Ducs et aux Comtes de Bourgogne
et qui joignait, dans ses possessions, au comté de Vienne en
Dauphiné, celui de Mâcon, ceux de Chalon, d'Auxonne et des
terres nombreuses en Franche-Comté, avait une maison-forte ou
château à Lyon et que cette maison était comme le centre des
branches de cette noble famille, le lieu où elles se réunissaient
pour délibérer sur les intérêts généraux et était peut-être possé-
dée par indivis par tous ceux qui se rattachaient à cette souche
illustre. Il parait encore, par ce passage de Gollut, et ceci est en
outre confirmé par les indications que nous donnent les romans
de chevalerie du XIVe siècle, que c'était l'usage des grandes
familles seigneuriales, d'avoir, comme celle de Vienne,
une forteresse principale où étaient renfermés les archives et
les titres de la famille, où se réunissaient peut-être annuelle-
ment tous les chefs des branches diverses et qui servait de refuge
dans les guerres qu'elle avait à soutenir contre les familles riva-
les et ennemies. Ces châteaux devaient être avantageusement si-
tués, fortifiés avec tout l'art que la science du temps compor-
tait et rendus capables de soutenir de longs sièges. C'est ce
que semblent indiquer leurs noms : Clermont, Clarus Mons.
Montfort, Aigremont, Montmorency, Montgrave dont on a fait
par corruption Montglave. Ces forteresses de famille devaient
être situées à peu près au centre des possessions. Ainsi Lyon
était un point central pour la famille de Vienne; cette ville était
à distance en quelque sorte égale de ses possessions du Dau-
phiné et de Bourgogne et l'abord en était rendu facile par les
deux rivières du Rhône et de la Saône.
   Après avoir vu ce passage de Gollut, corroboré par les tradi-


   (1) Le célèbre amiral de Vienne qui défendit Calais en 1347 et qui périt
en 1396 à la bataille de Nieopolis était de cette noble race qui s'est divi-
sée en un grand nombre de branches : ces branches ont disparu succcssivc-
ment.Le dernier descendant de cette illustre famille était à ce qu'il paraît, le
comte de Vienne, commandant de la Vénerie de France, mort en 1828 sans
postérité.