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LA VILLE DE PAU. 209 des anciens Ibèriens. On la dit extrêmement difficile pour ceux qui ne l'ont pas apprise dès l'enfance, et l'on cite, comme un exemple presque unique, l'évoque actuel de Bayonne, qui a voulu l'apprendre pour parler à ses ouailles sans le secours d'un interprêle. Cette population, aussi brave que belle, sem- ble placée tout exprès à l'extrême frontière pour la défendre contre les incursions de l'étranger. Une particularité peu connue, c'est qu'il y a souvent des coups de fusil échangés entre les bergers des deux nations qui se disputent des pâtu- rages, sur la possession desquels il règne quelque incerti- tude, tes limites des deux élats n'étant pas toujours parfaite- ment fixées. Dans ces petits combats, on dit que les Espa- gnols ont presque toujours le dessous. Au milieu de la popu- lation basque, dont il fait partie, habile le maréchal Harispe, qui fut l'une des gloires de notre armée sous l'Empire, et l'un des meilleurs lieutenants de notre illustre maréchal Suchet. 11 jouit parmi ses compatriotes d'une immense popu- larité, et sa promotion au grade le plus élevé-que puisse atteindre un militaire français, a été célébrée par des fêtes dans lout le pays, dont les habitants sont fiers de voir un maréchal de France leur adresser toujours la parole dans cette langue qui leur est si chère. Malgré ses 83 ans, il est encore plein de vigueur, et c'est un beau spectacle que celui de ce noble vieillard, après ses longs et honorables services, entouré du respect et de l'amour de ses concitoyens. La ville de Pau a donné naissance à quelques hommes célèbres. Sans parler d'Henri IV, le plus illustre de tous, on peut citer Gassion, qui se forma sous le grand Gustave- Adolphe. Nommé Maréchal de France à 34 ans, il mourut à 38, au champ d'honneur. Il était fils d'un présidente mortier du Parlement de Pau, et l'on voit encore dans cette ville l'hôtel de ses ancêtres, hôtel qui a conservé son nom. Pau a vu un autre de ses enfants s'élever bien plus haut. On 14