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•**'. 210 LA VILLE DE PAU. comprend que nous voulons parler de Bernadolte, pour qui le grade de maréchal de France ne fut qu'un échelon pour par- venir à la royauté, et celte royauté fut la seule qui survécut à toutes celles qu'avait vues surgir l'époque de l'empire. Le nom de Bernadolte subsiste encore â Pau, dans la personne d'un neveu du roi de Suède, qui lui a fait une exislence honorable. On ne peul prononcer le nom des deux maréchaux de France qu'a vus naître la ville de Pau, sans élre frappé d'une singulière coïncidence dans leur destinée. Tons deux, nés dans le midi de la France, mirent leur épée au service de la Suède, de ce royaume du nord qu'une si grande distance séparait de leur pays natal. Mais, pour Gassion , la Suède , alors à l'apogée de sa puissance et de sa gloire, ne fut qu'une école où il appril le grand art de la guerre; tandis que Bernadotte, en échange du trône que lui offrait sa patrie adoptive, lui apporta des talents militaires et administratifs, mûris par une longue expérience, à l'aide desquels il releva ce pays de l'élal de décadence où l'avaient précipité les fautes de quelques uns de ses souverains. Il n'y a guère plus de vingt ans que la ville de Pau, sans commerce et presque sans industrie, ne possédait d'autre avan- tage que celui d'être le siège d'une Préfecture et d'une Cour d'appel. Heureusement pour elle, quelques uns des nombreux malades qui fréquentent les eaux thermales des Pyrénées, remarquèrent, en passant, la beauté des sites et la douceur du climat. Ils voulurenl y séjourner pendant l'hiver. Cet essai ayant parfaitement réussi, le nombre des riches étrangers qui suivirent cet exemple alla toujours croissant. Aujourd'hui, Pau, sous ce rapport, peut le disputer à Nice, auquel il est même supérieur par une température plus égale, moins variable, mais surtout exemple de vents du nord. Les Pari- siens et les Anglais composent la majeure partie de celle po-