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208                    LA VILLE DE PAU.

que l'aspect de ces belles montagnes. Celui des Alpes est
peut-être plus imposant, mais, selon moi, plaît beaucoup
 moins.
    Tous les environs de Pau sont, en général, fertiles et
assez bien cultivés ; néanmoins, les regards sont trop sou-
vent attristés par la vue de tenues immenses, occupant plu-
sieurs milliers d'hectares, et dont le sol fécond, s'il faut en
juger par les parties déjà défrichées, pourrait donner des pro-
duits magnifiques. Malheureusement, un obstacle presque
insurmontable s'y oppose ; ces communaux appartiennent
en majeure partie aux habitants de la vallée d'Ossau, située
 à plusieurs lieues de là. Ces derniers réservent ces landes pour
y faire pâturer, pendant l'hiver, leurs troupeaux qui, pendant
l'été, parcourent le sommet des Pyrénées. Il n'y a guère plus
d'un demi-siècle que des tentatives de défrichement ayant eu
lieu, les Ossalois s'y opposèrent par la force.
    l a population qui habite ce beau pays a une physiono-
mie toute particulière: des traits fins et réguliers, des yeux
et des cheveux noirs, une taille moyenne. Il nous est arrivé
 plus d'une fois d'y retrouver le type de la ligure d'Henri IV.
 Les femmes jolies y abondent, mais les belles femmes y sont
 fort rares.
    La langue parlée dans le Béarn est un dialecte de celle qui
 est répandue dans tout le midi de la France, mais elle en
 diffère tellement qu'un paysan béarnais serait fort embarrassé
 pour se faire comprendre à Toulouse, à Bordeaux et à Mont-
 pellier. Cette langue a aussi ses poètes, et Despourins jouit
 d'une réputation égale à celle de Goudouli, de Toulouse et
 de Jasmin, d'Agen.
    Il est difficile de parler de la population des Basses-Pyré-
 nées sans rappeler les Basques, celte peuplade singulière qui
 occupe une partie du département. Leur langue, qui n'a
 d'analogie avec aucune langue européenne, paraît être celle