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160         LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN 0K1ENT.

divan se prêtait de la meilleure grâce aux manifestations dont
l'ambassadeur ne cessait d'être l'objet. Dans sa reconnais-
sance, il ne croyait pas pouvoir porter assez haut le lustre
d'une nation qui se proclamait la première puissance chré-
tienne alliée de l'empire ottoman. De son côté, La Forest
assuré de l'assentiment général, et voyant chaque jour gran-
dir son influence, ne se gênait plus pour faire parade à Cons-
tanlinople des antipathies de son maître pour Charles-Quinl,
antipathies qu'il savait du reste partagées par le Sultan.
   Notre diplomatie était loin d'avoir obtenu d'aussi réels suc-
cès en Italie. Les princes de ce pays avaient formellement re-
fusé de se déclarer contre l'empereur et toutes les tentatives de
rapprochement n'avaient abouti qu'à obtenir d'eux l'assurance
d'une neutralité danslaquelleilssetrouvaientenchaînéspar des
terreurs malheureusement trop justifiées.Quant aux Vénitiens,
ce n'était pas même une altitude passive qu'on devait atlendre
de leur part. Le Sénal, entraîné par la politique de Charles
ou séduit par ses promesses fallacieuses, avait joint les troupes
de la république aux armées impériales. C'était pour le roi
l'occasion de se prévaloir de ses bons rapports avec la Tur-
quie et de mettre à l'épreuve la sincérité de cette puissance.
A cette fin, La Forest entama de nouvelles négociations, et,
grâce à ses soins, un second traité intervint en vertu du-
quel lesflottesfrançaise et ottomane devaient agir de concert.
L'ambassadeur français s'engageait à accompagner en per-
sonne ou par un de ses officiers l'armée du Sultan que les
vaisseaux de Barberousse transporteraient à Otranle, pos-
session turque, tandis que le baron de Sainl-Blancart, com-
mandant des galères du roi, viendrait avec son escadre ral-
lier celle de Barberousse et agir d'un commun accord contre
les possessions impériales en Italie.
    Le divan était acquis, mais l'effet de ses bonnes intentions
et même de ses engagements restait subordonné à l'assenli-