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            LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT.                 161

ment de Barberousse, dont l'influence pesait sur les décisions
du Sultan. C'était donc vers les bonnes grâces du farouche
musulman que devaient en dernier lieu tendre tous les efforts.
Quoique au faîte des splendeurs et à l'apogée de la gloire,
Barberousse n'.étail pas invulnérable, et la sagacité de La
Forest eut bientôt découvert le défaut de sa cuirasse. Pour
réussir, il ne s'agissait que de flatter son orgueil par une dé-
marche qui semblât lui reconnaître une qualité souveraine,
et de donner satisfaction à sa vengeance en lui offrant un
moyen de laver le récent affront de Tunis. Des démarches
dans ce sens étaient urgentes, mais ces démarches, le roi
seul pouvait en prendre l'initiative et leurdonner le caractère
de gravité propre à fasciner celui qui en serait l'objet. La Forest
prit alors le parti de soumettre la question à son maître et
de lui demander ses ordres pour la nouvelle phase dans la-
quelle on allait entrer. A cet effet, il dépêcha en toute hâte
son secrétaire Marillac chargé de faire ressortir aux yeux du
roi le prestige qui s'attachait à la personne de Barberousse
et d'insister fortement pour qu'on ne négligeât rien de ce
qui était propre à gagner sa faveur. Une fois avec nous, devait
ajouter Marillac, il n'y a pas à craindre que Barberousse
 manque à sa parole, et l'on peut en toute confiance compter
sur sa valeur et sur celle de ses troupes pour frapper les plus
 rudes coups au cœur même de l'empire.
  Dans celle situation presque inespérée, en face de celte
dernière chance de salut rêvée par son génie et menée à bien
par le dévoûmenl de ses agenls, François mit de côlé ses
derniers scrupules et chargea Jean de Monlluc de se rendre
auprès de Barberousse pour le complimenter. Cet envoyé
extraordinaire raconte ainsi les incidents de sa mission dans
une lettre adressée au cardinal du Bellay :
  « Monseigneur, je fus dépêché le 6 août 1536 vers Bar-
berousse pour lui déclarer la volonté du roi, sans lettres de
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