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90 LE SYLPHE ET LA JEUNE FILLE. « Et sur les bords de l'onde çlain;, « Près de la grotte d'un Zéphir, « Reposant mon vol solitaire, « J'ai trouvé la fleur du plaisir. « Mai, tous les ans, la voit éclore : « Elle ne fleurit qu'une fois ; « Elle ne brille qu'une aurore ; « Un soir l'effeuille sous ses doigts. « Son arôme est plus doux encore « Que les doux baisers de ta sœur, « Ou que l'encens qui s'évapore « Des urnes d'or vers le Seigneur ! « Viens la cueillir ! Chaque bergère, « En admirant dans tes cheveux « L'éclat de sa tige éphémère, « La verra d'un œil envieux. « Elle dira: La jeune fille « Qui suit le Sylphe matinal .« Abat toujours sous sa faucille « La fleur au parfum sans égal. » La vierge de son front d'albâtre Ecarte l'ombrage soyeux, Et puis, vers le Sylphe folâtre, Dirige l'azur de ses yeux. Le Sylphe sourit et l'appelle : Son sourire était séducteur !... Son regard, comme une étincelle, Vole frapper la vierge au cœur.